Boris Taslitzky (1911-2005). Les Témoins. 1945. Plume et encre sur papier, 16 x 24,5 cm. Collection particulière. Photo : Alain Leprince

Pourquoi il faut absolument aller voir Boris Taslitzky à La Piscine de Roubaix

par PIERRE GAUYAT
Publié le 1er avril 2022 à 11:24

Alerté par un bandeau au bas de la une de Liberté Hebdo la semaine dernière, je me suis rendu au musée de La Piscine à Roubaix pour visiter l’exposition temporaire dédiée à Boris Taslitzky. De lui, je connaissais certaines œuvres comme ce dessin au fusain représentant le syndicaliste communiste Jean-Pierre Timbaud, fusillé par les nazis le 22 octobre 1941, à Châteaubriant, avec Guy Môquet. Boris Taslitzky, juif et résistant communiste, arrêté en 1941, emprisonné dans différentes prisons et camps en France, est déporté à Buchenwald, en 1944. De ces années de bagnes vichystes et nazis, il a ramené des tableaux qui saisissent d’effroi comme La Pesée où la vision des corps décharnés des prisonniers est douloureuse à contempler. L’ensemble des toiles ayant trait à cette époque sont des témoignages de premier choix sur la barbarie nazie. De cette terrible expérience des camps de la mort, il a aussi ramené 250 dessins au crayon admirables d’humanité, dont une partie est présentée dans l’exposition, aux côtés d’une série de tableaux sur l’Algérie coloniale et sur le monde du travail. Cette rétrospective révèle une œuvre riche et engagée, au meilleur sens du terme.

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