Exposition

Richard ici et Marcziniak là

par Albert LAMMERTYN
Publié le 20 décembre 2019 à 16:00

Jusqu’à fin décembre, histoire de bien conclure 2019, le peintre Richard Marcziniak, qui fait souvent découvrir d’autres artistes, expose ses plus récentes œuvres dans un ensemble intitulé « Ici et là »

Parmi une peinture encore fraîche de plusieurs œuvres de cette année, Richard Marcziniak a invité d’autres toiles à peine plus anciennes, remontant à 2017 et 2018, pour composer son exposition Ici et là.

Comme il se sent à l’aise aussi bien en aquarelle (plutôt à la morte saison) que dans l’huile (dès que le printemps revient), il voyage entre ces deux techniques. L’œil du public fait de même, papillonnant d’une œuvre à l’autre, dans l’espace du nouveau centre social d’éducation populaire de Méricourt-sous- Lens (Pas-de-Calais). Ici et là

reprend les œuvres d’une présentation estivale à Saint-Quentin-la-Chabanne, appelée Creuse , dans le département du même nom, région par lui défrichée, où il a élu résidence depuis plusieurs années. Il a complété cette sélection par quelques toiles inspirées de paysages de son Nord- Pas-de- Calais natal, et cela donne un ensemble homogène, un souffle entre chaud et froid, qui respire le souvenir de l’été, en un lieu qui semblait n’attendre que la lumière de cette peinture pour bien passer l’automne.

Interactions Plastiques

Dans le pays de l’enfance comme dans la Creuse adoptive, les paysages intérieurs se font jour. En juillet 2016, une exposition comparable, intitulée Si loin, si proche , réunissait des toiles et aquarelles de l’époque. Paysages intérieurs, oui, car Richard Marcziniak ne peint pas des paysages. À proprement parler, il les incarne, il s’y fond. Et ce qu’il en restitue palpite comme un prolongement de son cœur, saigne de toutes les couleurs de son sang (un peu comme une orange bleue d’Éluard).

L’artiste est devenu familier de ces allers- retours entre le 23 et le 62 (au début, on aurait plutôt dit entre le 62 et le 23). À l’automne 2018, il se retrouvait déjà à Méricourt, pour un Dialogue avec le sacré, là encore frais émoulu de la Creuse (à Gentioux) et accouché tout droit de l’été.

À la différence notable que cette exposition était collective puisque, outre Richard Marcziniak, elle réunissait des artistes français, polonais, roumains ou encore ukrainiens. Chaque année, à la belle saison, l’Atelier d’artistes de Pallier-Gentioux permet à de nombreux créateurs de toute l’Europe d’exprimer leur art. C’est là une des cordes sensibles de notre natif de Rouvroy qui a fondé, voilà dix ans, cet atelier international d’artistes plasticiens. Son leitmotiv est de faire découvrir l’art et ses différentes formes d’expression.

Allers-retours entre deux régions

À l’occasion du Dialogue avec le sacré , le maire de Méricourt, Bernard Baude, n’avait pas manqué de remercier l’AIAP (Association internationale des arts plastiques) pour « son engagement à rendre ces œuvres accessibles au plus grand nombre ». L’édile était encore présent au vernissage d’Ici et là , fin septembre dernier. Toujours aussi reconnaissant. En 2020, l’exposition se transportera à Rouen (Seine-Maritime), comme pour y assainir l’air du temps...