EXPOSITION

Sur les traces des disparus de la Grande guerre

par Violaine Vanoyeke
Publié le 17 octobre 2022 à 12:16

C’est une exposition (gratuite) à ne manquer sous aucun prétexte à Lens Liévin au Mémorial 14-18 Notre Dame-de-Lorette. On peut la découvrir du 15 octobre au 31 décembre 2022, puis du 1er février au 5 mars 2023. La matière est extrêmement riche et rigoureuse couvrant le retour aux sources d’un métier. Aujourd’hui, 700 000 soldats, encore disparus, manquent à l’appel. Les dangers, lors des fouilles faites à ce sujet, sont réels et devraient dissuader les archéologues amateurs de se lancer dans de telles recherches : les engins de guerre vieux d’un siècle peuvent être actifs. Ces fouilles nécessitent l’assistance de la police, de la gendarmerie et de démineurs de la sécurité civile. L’occasion de découvrir aussi leurs actions périlleuses et fascinantes dans l’archéologie de la Grande Guerre.Après de nombreux débats dans les années 90 pour savoir si l’archéologie pouvait réellement apporter quelque chose sur cette période récente et bien documentée, l’archéologie de la Première Guerre mondiale s’est imposée d’autant que le travail de quelques pionniers a permis de retrouver des corps de défunts qui ont été identifiés. Parfois considérées comme dérangeantes, ces fouilles permettent néanmoins de reconstituer une période fondamentale de l’Histoire sur les traces des principaux acteurs jusqu’à la restitution des corps retrouvés aux familles. « Sur les traces des disparus de la Grande Guerre » est une immersion dans l’univers de l’archéologie historique avec un objectif pédagogique, le tout enrichi de photographies qui font plonger le visiteur dans l’atmosphère de l’époque. Je n’y vois aucun autre message. Inutile de rendre la vie actuelle pesante avec des souvenirs douloureux du passé. Le devoir est d’oublier les noirceurs et il est plus qu’impératif d’alléger l’existence. Mais l’Histoire est essentielle et seuls les événements historiques doivent rester en mémoire sans haine, sans colère et sans peine. Voilà pourquoi cette démarche scientifique est intéressante. Les faits historiques, comme le disait l’historien Thucydide, doivent être connus pour servir de leçons ou d’exemples. C’est leur intérêt primordial à condition qu’ils soient présentés factuellement sans être déformés par l’émotion, une démagogie actuellement envahissante et sans but propagandiste.

  • L’exposition sera visible du 15 octobre au 31 décembre 2022, puis du 1er février au 5 mars 2023, au centre d’Histoire du Mémorial 14-18 Notre-Dame-de Lorette, 102 rue Pasteur, Parking par « chemin de lens », 62153 Souchez.