© Ugo Ponte/Onl
9 500 spectateurs heureux au Lille piano(s) festival

Nouveau cycle, nouveau style en promesses d’avenir

par PAUL K’ROS
Publié le 24 juin 2021 à 19:10

Heureuses retrouvailles pour ce premier Lille piano(s) festival d’après confinement, habilement concocté malgré les multiples aléas ou incertitudes du moment et réglé aux petits soins dans les moindres détails par toute l’équipe de l’orchestre national de Lille. Merci à eux ! Trois jours durant, 9 500 mélomanes de tous âges ont retrouvé avec un plaisir non dissimulé le chemin des salles de concert et vibré à l’unisson des rythmes et couleurs sonores prodigués par les artistes de toutes disciplines et tous horizons dont c’était, pour nombre d’entre eux, la première prestation publique depuis plus d’un an. À l’évidence, cette seizième édition augure d’un nouveau cycle et préfigure un style nouveau pour un festival grandement diversifié ouvert sur le monde de demain. Ça décoiffe !

La fraternité universelle par les Arts

Quelques impressions bien trop partielles avec en ouverture le vendredi un enjoué et pittoresque concert roumain de Ligeti suivi du redoutable Concerto n°2 de Prokofiev avec Lucas Debargue au piano et Alexandre Bloch à la tête de l’orchestre national de Lille et au final, dimanche soir, une fantaisie chorale pour piano, solistes, chœur et orchestre composée par Beethoven sur le thème de la fraternité universelle par la rencontre des Arts. Le pianiste Cédric Tiberghien, le chœur régional des Hauts-de-France et l’orchestre de Picardie dirigé par Jean-Claude Casadesus conjuguant leurs talents pour nous offrir cette exaltante bouffée d’air humaniste plus nécessaire que jamais. Entretemps, selon le hasard de votre déambulation, vous auriez pu dans l’auditorium du conservatoire tomber sous le charme percutant du quatuor Face à Face (Mara Dobresco et Géraldine Dutroncy, piano ; Elisa Humanes et Hélène Colombotti, percussions) ; être subjugué par l’énergie et l’art de la mise en scène du pianiste moscovite Mikhaïl Bouzine. Dans la chapelle d’un blanc immaculé de l’université catholique de Lille, vous laisser emporter par le souffle de Portal ou Piazzolla avec le violoncelliste François Salque et l’accordéoniste Vincent Peirani ou encore, dans le grand auditorium du Nouveau Siècle, vous embarquer à corps perdu sur les chemins d’Afrique avec le pianiste cubain Omar Sosa…