Les auteurs sont déçus, mais pas qu’eux. Le rendez-vous annuel est un vrai prétexte à des retrouvailles chaleureuses. Les Arrageois et toute la région ne boudent pas leur plaisir de croiser aux terrasses ensoleillées les grands noms du polar et du roman noir ou de la BD. Cette année, le Covid-19 vole la vedette à tous. Et prive les 50 000 visiteurs attendus des surprises que leur avait concoctées l’association Colères du présent pour la 19ème édition.
Mais ces contraintes techniques liées aux circonstances sanitaires n’ont pas épuisé les ressources de Colères du présent qui a souhaité organiser une manifestation en ligne sur le thème « Le monde d’après ». « Nous devons donc annuler la version “physique” de l’événement, mais inventons un rendez-vous en ligne » nous explique François Annycke, coordinateur de l’événement.
Le Salon du livre avait pour thème cette année « La ville, territoire d’utopies ». Selon le créateur du mot, Thomas More, l’utopie est un « lieu qui n’est nulle part ». « Nous ne nous attendions pas à aller aussi loin dans la thématique, jusqu’à rendre utopique le salon du livre lui-même et à proposer de multiples rendez-vous dématérialisés – sur le site internet de l’association et sur les réseaux sociaux. »
Sur le site internet de l’association seront valorisées les productions artistiques prévues pour être mises en avant durant les deux jours du Salon du livre, les 1er et 2 mai, ainsi que tous les invités programmés. Le site internet « Le monde d’après » [1] traduira, lui, ce que que devait être ce Salon du livre centré sur l’utopie. Conçu comme un espace ouvert à toute forme artistique, il propose à tous les artistes, musicien(ne)s et comédien(ne)s de créer quelque chose sur ce thème.
Le monde d’après... mais pas forcément l’après Covid-19
Il ne s’agit pas, par contre, de s’appuyer sur les circonstances liées au Covid-19 mais plutôt sur toutes les utopies et dystopies qui animent pensées et fictions.
Cela se traduit en conflits armés ou idéologiques, en salaire à vie, en conquête des étoiles ou en repli dans des grottes, en existences sous-marines ou forestières, en Sécurité sociale de l’alimentation, en réchauffement climatique ou glaciation, en transformations personnelles ou collectives, en luttes, en fraternité, en espoirs... et en tout ce que chacune ou chacun voudra bien mettre dans cette thématique.
Cette édition du Salon du livre va donc compter double. En attendant le 20ème opus en 2021, qui promet déjà une foule d’événements. Mais ça, c’est pour après.
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Cette année, le 19ème Salon du livre d’expression populaire et de critique sociale, ce devait être : 85 artistes du livre (auteur(e)s, dessinateur(trice)s, illustrateur(trice)s...) venu(e)s de France, du Liban, d’Espagne, d’Italie, de Suisse... ; 53 éditeur(trice)s indépendant(e)s de toute la France (Bordeaux, Grenoble, Marseille, Paris, Rennes, Nantes, Caen, Lille, Arras - quand même...) ; 30 musiciens de tous genres musicaux (punk rock, metal, rap, jazz, chanson engagée...) ; 150 autres invités de nombreuses régions et de tous horizons (musique, théâtre, arts plastiques, photographie...) ; 70 associations, militants, bouquinistes et 50 000 visiteurs sur 2 jours. Et du muguet. Et de la soupe. Et trois bars. Et des frites.
