> Roberta l’artiste de Jeanne Boyer
Roberta adore dessiner : crayons, feutres, encre... un Niagara de couleurs vives. Elle ne tient pas compte de la taille des animaux, insectes et arbres ; ses dessins sont pétillants de fantaisie et de bonne santé. Sa copine Garance qui œuvre en noir et blanc la critique pour son non respect de la réalité (un bonhomme doit avoir cinq doigts). Toutes deux décident d’unir leur pratique et de combiner ce que chacune aura réalisé. À offrir aux petits qui pourront découvrir cette technique proposée par les deux artistes en herbe, l’adopter pour créer portraits ou paysages à quatre mains et à deux imaginations débridées. Une belle initiation pour marier les formes, les couleurs et le noir et blanc. Éditions L’école des loisirs, collection Loulou & Compagnie, 16 pages cartonnées, 10 €.
> La chanson des insectes de Thierry Dedieu
Dans cet album grand format, les criquet, scarabée, libellule, papillon et mante religieuse apparaissent gigantesques en double pleine page. Les bébés qui ne distinguent pas encore les couleurs sont immédiatement séduits par ce noir et blanc puissamment contrasté. On retrouve ces insectes parmi les herbes et les fleurs en compagnie d’autres, rampants ou volants (à découvrir avec les parents). Et surprise, on « entend » les cris écrits de cette faune (fret fret fret, cricricri, breuq breuq breuq). Maman et papa n’ont plus qu’à moduler ces chansons et inviter leur enfant à les reprendre tout en désignant successivement le texte et l’image. Un bien bel ouvrage pour l’apprentissage de l’élocution et la musique des mots. Les expériences réalisées en maternelle ont été plus que convaincantes. Éditions Seuil Jeunesse, 12 pages cartonnées, 28 x 38 cm, 14,50 €.
> La fourmi, l’oiseau et le vaste monde de Niels Thorez et Valérie Michel
Jouer avec l’infiniment grand et l’infiniment petit. Sur une double page, l’ombre d’une fourmi s’étend énorme sur un bras de mer. Page suivante, elle est ramenée à sa juste mesure, un point minuscule sur un globe terrestre. Cela ne l’empêche pas de raconter ses voyages autour de la « planète » devant un parterre de chaises vides. Un oiseau de passage qui parcourt vraiment le monde, ne connaissant pas l’ego démesuré de cette « voyageuse », écoute un moment son récit d’aventure nourri par les photographies accrochées dans la pièce. Il a envie de s’éclipser mais elle insiste... Dès lors, il ne peut que lui dire sans détours ce qu’il pense d’elle, cette soit-disant globe-trotteuse. Pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean de La Fontaine, l’album se moule admirablement dans l’habit d’une fable qui remet en place les fanfarons débitant comme vérités leurs extravagances mensongères.
Éditions Courtes et longues, 40 pages, 23 x 32,5 cm, 20 €.
