Le Temps des mirabelles :
Le temps passe... Un certain Mr Jean, peu social ne l’accepte pas et pour éviter qu’il ne file trop vite, il a décidé de s’ennuyer à loisir, refusant même d’engager la conversation avec des personnes affables (boulangère, boucher…) ! Aucune passion… ne rien faire. Un coup de sonnette à la porte. Qui ose le déranger ? Le sourire d’une jeune femme le déstabilise. Le lendemain, un pot doré de confiture de mirabelles est posé sur le rebord de la fenêtre, il n’y touche pas. Retour à l’ennui tant recherché. Et puis un matin, il y plonge un doigt et le pot y passe… Il repense à celles de sa grand-mère… une humeur joyeuse l’envahit. Enfin un cœur bat à l’unisson avec le voisinage. La maison grise de Mr Jean a cédé la place à un monde de couleurs vives et sonores. Histoire à trois vitesses et trois temps de lecture : selon le degré de fatigue de l’enfant, on choisit celle avec des caractères verts, oranges ou rouges. Un concept original et merveilleusement judicieux.
Le Voleur de drap
La lune éclaire la chambre d’un petit garçon qui sent que son drap glisse. Il se réveille frissonnant. Que voit-il ? Son drap prend la fuite et heurte le mur. C’est un petit fantôme perdu qui doit rejoindre l’Envermonde avant le lever du soleil, il ne trouve pas le chemin. À son tour, le garçon se recouvre d’un drap et l’accompagne. Une amitié naît au cours du périple nocturne sur les toits, à travers le cimetière, le Palais des Glaces de la fête foraine et un manoir. Le petit fantôme va-t-il trouver le passage ? Les thèmes de l’amitié, du rêve et de l’imaginaire sans lesquels l’enfant ne peut grandir sont abordés dans un album de toute beauté, d’une délicatesse extrême, atmosphère feutrée, résultat d’une technique empruntée au cinéma d’animation. Élodie Bouédec dessine sur du sable répandu sur une table lumineuse qu’elle photographie avant de coloriser l’image ainsi obtenue.
La Cape magique
Un loup affamé aperçoit le Petit Chaperon rouge, « petite fille si dodue » qui s’éloigne dans un sentier forestier. Il s’en approche mais une bourrasque de vent l’oblige à fermer les yeux et la cape s’envole retombant sur le dos d’un petit cochon tout rond. Le loup apprécie la métamorphose. À chacune de ses mésaventures, le « contenu » de la cape change et devient de plus en plus copieux : deux moutons qui caracolent, rejoints par le petit cochon et la fillette… et son panier déposé pour jouer. Devinez de quel mets savoureux le loup va-t-il hériter ? Le récit qui court allègre, limpide, farci de délicieux et éphémères frissons, repose sur le contraste entre l’immobile verticalité des troncs d’arbres, l’étendue de feuilles mortes de couleur gris beige et le mouvement enjoué signifié par le rouge vif de la cape et de la veste à lignes entrecroisées du loup.
La forêt, l’ours et l’épée
Un ours muni de son immense épée tranche tout sur son passage, une forêt entière pour prouver sa puissance. Mais un jour, son fort est détruit. Qui a laissé déferler les eaux du barrage ? L’ours recherche les fautifs pour les couper en deux : les gardiens du barrage ont fui, effrayés par le sanglier qui se sauvait, ayant reçu une flèche tirée par le renard chassant les oiseaux qui, privés de leur forêt saccagée, sont venus dans son verger… Réaction en chaîne. L’ours comprend qu’il est, lui, le responsable ; il veut réparer les torts qu’il a causés. L’univers gris, noir, bistre de l’ours guerrier cède la place à une débauche de couleurs, celles des fruits et légumes offerts, partagés entre tous les protagonistes. Des noirs desseins de vengeance à une fraternisation arc-en-ciel... De la belle ouvrage pour initier les petits à « l’équilibre naturel de la planète ».
