Le Figra investit la cité des Géants

Des clés pour s’ouvrir au monde

par Christophe FORESTIER
Publié le 18 juin 2021 à 17:11 Mise à jour le 22 juin 2021

C’est confirmé. L’édition 2021 du Festival international du grand reportage d’actualité et du documentaire (Figra) se déroulera à Douai du 29 septembre au 3 octobre. Une première pour la cité des Géants qui prend rendez-vous pour les années à venir.

Tout juste nommée adjointe à la culture, Auriane Aït Lasri n’a pas ménagé sa peine, l’an dernier, pour faire venir le Figra à Douai. D’abord prévu en mai de cette année, le festival a dû être repoussé à la rentrée en raison du contexte sanitaire. L’enthousiasme de l’élue est demeuré intact et elle ne l’a pas caché lors de la présentation de l’événement le 11 juin dernier au théâtre municipal. « Fréquenter ce festival c’est en ressortir changé et armé de clefs pour la compréhension », a-t-elle commenté, confirmant les propos du maire Frédéric Chéreau. « Il est nécessaire d’expliquer le monde pour faire face à des gens qui racontent n’importe quoi », avait-il annoncé. Depuis sa création, le festival se veut en effet un outil de compréhension du monde. Il assure sa mission avec un souci d’exigence aigu. « Exigence qui s’inscrit dans l’ADN de notre festival car les films en compétition doivent raconter des histoires capables de susciter des émotions chez le spectateur » précise le délégué général, Georges Marque-Bouaret. Cette 28eme édition proposera 77 films au public. « Une sélection parmi les 300 reçus s’est faite après visionnage de chacun et de façon assez évidente car un bon film se voit tout de suite par sa capacité à générer une émotion », poursuit-il en assurant que pour le Figra, « un documentaire doit permettre une rencontre et une discussion entre le public et son réalisateur. »

Avec le conseil des enfants

Bien sûr, les 77 films offriront une grande diversité. « L’information, dit encore Georges Marque-Bouaret, démarre au coin de la rue et va jusqu’à l’autre bout du monde  ». Ainsi, dans la catégorie « Un autre regard », le public pourra découvrir le quotidien des personnes atteintes d’Alzheimer au travers de la relation entre l’humoriste Élie Semoun et son père. Autres thèmes : la vie et la fuite des migrants, le quotidien d’un hôpital souterrain de Syrie, etc. Au total, le palmarès comprend six catégories, dont le prix coup de pouce pour aider un réalisateur à concrétiser son projet. Comprendre le monde passe aussi par l’implication de la jeunesse. Le conseil municipal des jeunes sera donc, le 1er octobre, accueilli sur le site pour un visionnage de six documentaires axés sur des valeurs universelles comme la tolérance ou la liberté d’expression. Un prix spécial «  du coup de cœur du conseil des enfants de Douai » sera remis. Le festival est conçu comme un lieu d’éveil. Dans cette optique « il était indispensable pour l’association du prix Albert-Londres de prendre part à ce festival  » s’enorgueillit son président Hervé Brusini. Ce dernier salue le rôle et l’engagement de terrain des reporters et documentaristes. « L’image est facteur d’intelligence, et le reportage est vecteur de complexité, de celle du monde qui nous entoure  » affirme l’ancien reporter.

Lieux multiples

Pour cette première édition douaisienne, les organisateurs et les élus ont annoncé leur souhait d’occuper toutes les infrastructures de la ville. Frédéric Chéreau cite par exemple une exposition photo de Lizzie Sadin qui se tiendra au musée de la Chartreuse. Du 24 septembre au 11 octobre, elle abordera le thème des droits humains. Au menu des festivités, le théâtre accueillera, le 30 septembre, la prestation de la compagnie des Asphodèles qui présentera Le Quatrième mur, œuvre inspirée du livre de Sorj Chalandon autour du Liban. La soirée d’ouverture, ainsi que l’ensemble des projections, se déroulera au cinéma Majestic avec, en avant-première, la projection du documentaire Vert de rage, l’uranium de la colère. La soirée de clôture et de remise des prix aura lieu le 3 octobre à l’auditorium du conservatoire. Une animation musicale y est prévue avec l’intervention de 35 musiciens de l’orchestre du conservatoire.