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Festival

Le Figra revient à Douai

par Philippe Allienne
Publié le 29 avril 2022 à 11:53

Depuis l’an dernier, le Festival international de grand reportage d’actualité et du documentaire de société (Figra) s’est installé à Douai. La ville n’est pas peu fière d’accueillir le mythique Figra dont s’est détournée la municipalité du Touquet. Rendez-vous du 31 mai au 5 juin autour de plus de 60 films, de deux expositions photographiques et de nombreuses rencontres.

À la manœuvre : Auriane Ait Lasri. Fraîchement élue et nommée adjointe à la culture, elle a tout de suite compris l’intérêt d’une telle implantation. Alors que l’on savait que le Figra ne se déroulerait plus au Touquet, la ville de Douai n’avait pas été contactée. « Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire autour de ce festival qui comporte, outre les documentaires, du théâtre, des expositions photo, l’éducation aux médias avec l’accueil de 1 200 élèves. C’est d’autant plus intéressant que la ville de Douai travaillait déjà à l’époque pour obtenir le label de cité éducative, donc cela avait du sens. » L’élue a multiplié les efforts pour convaincre et faire venir le festival que dirige Georges Marque-Bouaret, son délégué général. « Après avoir vécu la première édition, l’an passé, je peux dire que le Figra est arrivé dans la bonne ville », dit-elle. Toutes les structures culturelles sont mises à contribution. À commencer par les cinq salles du cinéma Majestic (150 à 500 places) et le théâtre. « Avec 1 200 élèves qui viennent au festival sur cinq jours, qui font des master class, qui débattent avec des journalistes, et pour qui on concocte des parcours adaptés selon leur âge, c’est formidable. En termes d’éclairage sur le monde et en termes de citoyenneté et des valeurs humaines, le festival reprend absolument tout. C’est vraiment “les écrans de la réalité” [le titre de l’édition 2022, ndlr]. On nous montre ce qu’il se passe dans la rue, à l’autre bout du monde, en Méditerranée, dans la mer du Nord. C’est l’actualité d’un moment sur grand écran. » Cette année, la sélection officielle porte sur 16 films de 41 à 90 minutes. Parmi ceux-ci : Chine : le drame Ouïghour, de François Reinhardt ; Enfants de Daech, les damnés de la terre d’Anne Poiret ; Il était une fois, moi Daniel Blake de Rémi Lainé ; Insecticide, comment l’agrochimie a tué les insectes ; Julian Assange, le prix de la vérité ; Poutine, le retour de l’ours dans la danse… Le jury international attribuera le Grand Prix du Figra, le prix spécial du jury, parrainé par la région Hauts-de-France, le prix Scam de l’investigation, le prix Reporters sans frontières pour les droits humains et le prix Arnaud-Hamelin Satev-Figra qui récompense un producteur. Le jury jeunes attribuera le prix jury jeunes parrainé par le conseil régional des Hauts-de-France. Les spectateurs décerneront par leurs votes le prix du public. Deux films de cette catégorie concourent pour le prix Aïna-Roger ESJ-Figra. À signaler aussi la catégorie « Terre(s) d’Histoire » dans laquelle seront présentés 15 films dont l’inédit Sauvons les enfants de Catherine Bernstein. Ce film raconte l’histoire de cheminots qui, à Lille durant la Seconde Guerre mondiale, ont su éviter la déportation d’enfants vers l’Allemagne. « Dans cette catégorie, nous apprend le dossier de presse du festival, les archives prennent toute leur valeur, poursuivent le questionnement sur l’histoire du monde, tout en s’attachant à décrypter la société d’aujourd’hui. Les films sélectionnés remontent le temps et nous délivrent des pans entiers de notre histoire où les souvenirs de chacun se mêlent et éclairent notre présent avec le passé du monde. Créé en 2009, le prix Terre(s) d’Histoire récompense un réalisateur qui entend partager avec le public sa passion de l’Histoire. »