© Sandrine Jousseaume
Figra 2021

« Mieux comprendre le monde pour mieux se comprendre »

par Justine Frémy
Publié le 10 septembre 2021 à 12:25

Sous-titrée « Les écrans de la réalité », cette 28e édition du Figra (Festival international du grand reportage d’actualité et du documentaire de société) sera la première, et sans doute pas la dernière, à se tenir à Douai du 29 septembre au 3 octobre prochain. Son programme ambitieux vient d’être dévoilé, en voici les grandes lignes.

C’est « l’événement culturel donc on avait envie pour la ville » s’enthousiasme Auriane Aït-Lasri, adjointe communiste à la culture de Douai, qui œuvre depuis des mois à la réalisation de ce festival et à sa transformation. Car à Douai, « le Figra irrigue toute la ville » explique son maire Frédéric Chéreau. Avec 77 films projetés, dont 68 en compétition, 5 salles, 4 avant-premières, 7 jurys, 16 prix ou mentions spéciales décernés, 1 104 élèves et 24 établissements présents, 12 000 entrées attendues, sur seulement 5 jours, le Figra s’annonce d’ores et déjà comme un événement structurant pour la ville. Car au-delà des projections et débats prévus au cinéma Majestic tous les jours dès 9 h 30, il faudra aussi compter sur un espace librairie éphémère, une exposition photo sur le thème « Les Droits humains » au musée de la Chartreuse (jusqu’au 11 octobre), une vidéothèque pour revoir les films de la programmation, de nombreux débats et une soirée de clôture grandiose au Conservatoire de Douai, avec le Douai brass band en direct.

L’éducation aux médias, une composante majeure du Figra

Mais la grande réussite de cette année, selon Auriane Aït-Lasri, c’est d’être parvenu à « embarquer » le conseil municipal des enfants dans l’aventure. Ces derniers auront, pour la première fois, la charge de décerner leur « coup de cœur » entre six films en compétition dans la catégorie moins de 40 minutes, selon une sélection adaptée à leur âge. Les 60 enfants auront une seule journée pour visionner les films et en débattre avant d’attribuer leur prix. Ils ne seront pas les seuls puisque dix jeunes lycéens en filière générale ou professionnelle de la région Hauts-de-France ont également été sélectionnés pour décerner le prix du Jury jeune dans la catégorie plus de 40 minutes. Le festival sera aussi l’occasion d’accueillir plus d’un millier d’élèves de toute la région pour assister aux projections (au moins trois), mais aussi participer à des débats et rencontres avec les réalisateurs ainsi que des ateliers. Quatre réalisateurs vont ainsi se prêter au jeu de la « master class » pour faire découvrir leur métier afin de « redonner confiance » aux jeunes dans l’information, sa construction, sa vérification et ses protagonistes, dans une époque d’« information galvaudée ». Les étudiants en première et deuxième année du master Design informationnel et journalisme transmédia de l’Université polytechnique de Valenciennes sont eux invités à devenir des « spectateurs actifs » et producteurs de contenu pendant le festival. Et ceux de l’ESJ Lille auront la charge d’attribuer le prix Aïna-Roger, du nom d’une ancienne étudiante décédée en 2015 à l’âge de 21 ans, à une première ou deuxième œuvre. Comme chaque année, les jeunes réalisateurs bénéficieront par ailleurs d’un éclairage particulier via le prix « Coup de pouce » qui s’adresse aux réalisateurs ayant déjà réalisé un premier film et disposant d’un projet pour un second. Il sera délivré en partenariat avec la Caisse centrale de l’action sociale de l’énergie et France 24. Le premier apportera une aide à la création au lauréat et le second lui proposera un pré-achat ou une co-production de son prochain documentaire.

Débats, avant-premières et théâtre documentaire

En plus des 68 films en compétition, quatre films seront présentés en avant-première et une pièce de théâtre documentaire, Le quatrième mur, adaptée de l’œuvre de Sorj Chalandon, sera proposée jeudi 30 septembre à 20 h 30 au théâtre de Douai. À cela s’ajoutent deux débats sur le journalisme : une rencontre avec des lauréats du prix Albert Londres vendredi 1er octobre à 17 h 45 (salle 2) et le « grand débat Scam » qui s’interrogera sur la menace pour l’information que représente la concentration des médias, samedi 2 octobre à 11 h 15 (salle 2). Enfin, dimanche 3 octobre, les films primés cette année seront projetés tout au long de la journée.

Les films à ne pas manquer

Tous les films seront suivis d’échanges avec les réalisateurs.

Mercredi 29 septembre

  • La guerre des frères (Richard Bertholet, 52 min) à 11 h 15 en salle 2.
  • Arctique, la guerre du pôle (Agnès Hubschman, 87 min) à 15 h en salle 1.
  • Nuremberg, des images pour l’histoire (Jean-Christophe Klotz, 52 min) à 14 h 15 en salle 2.
  • Le souffle de Martha (François Perlier, 52 min) à 14 h 30 en salle 3.
  • La loi et la vallée (Nuno Escudeiro, 52 min) à 14 h en salle 4.
  • Face aux migrants : à la frontière des Alpes (Thomas Johnson, Arnaud Mansir et Philippe Pichon, 67 min) à 17 h en salle 1.
  • Confinés dehors (Julien Goudichaud, 24 min) à 17 h 20 en salle 3.
  • Vert de rage, l’uranium de la colère (Martin Boudot, 52 min) à 19 h 45 en salle 1.

Jeudi 30 septembre

  • Pour quelques bananes de plus, le scandale du chlordécone (Bernard Crutzen, 71 min, inédit) à 9 h 30 en salle 1.
  • Crimes de guerre au Yémen, les complicités européennes (Alexandra Jousset et Matthieu Besnard, 54 min) à 9 h 30 en salle 4.
  • Liban, l’épreuve du chaos (Amal Mogaizel, 52 min) à 11 h 10 en salle 1.
  • Palestiniennes (Mariette Auvray, 54 min) à 15 h 15 en salle 3.

Vendredi 1er octobre

  • Tous surveillés : 7 milliards de suspects (Sylvain Louvet et Ludovic Gaillard, 89 min) à 9 h 30 en salle 1.
  • Un pays qui se tient sage (David Dufresne, 85 min) à 14 h en salle 3.
  • Mon vieux (Marjory Dejardin, 52 min) à 16 h en salle 3.

Samedi 2 octobre

  • Cuba : le secret de l’île bio (Thomas Dandois, 25 min) à 11 h 30 en salle 4.
  • Big Pharma, labos tout-puissants (Luc Hermann et Claire Lasko, 88 min) à 14 h 30 en salle 1.
  • Ehpad, tragédie à huis clos (Xavier Deleu et Julie Pichot, 26 min) à 15 h 15 en salle 4.
  • Le feu sacré (Éric Guéret, 90 min) à 15 h 30 en salle 3.
  • Les oubliés de Kaboul (Laura Aguirre de Carcer, 28 min) à 17 h 10 en salle 3.

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