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Céline, Vincent et Laury, au petit matin sur le rond-point de Glisy...

par Thomas Messaoudine
Publié le 10 mars 2023 à 14:13

Pour nous les femmes, la réforme des retraites est plus désavantageuse à cause de notre carrière coupée par les grossesses et l’éducation des enfants. Céline Sobrino, chargée de communication sur Amiens, était présente sur le rond-point de Glisy, à la sortie de l’autoroute A29 proche de l’entreprise Metarom, pour protester contre le gouvernement et les lois qu’il propose. Autour d’un feu et présente depuis les premières heures de l’aube, Céline porte le drapeau de la CGT, syndicat dont elle est adhérente. « Je pensais pouvoir partir le plus tôt possible pour profiter du temps qu’il me reste à vivre mais ça ne va pas être possible » déplore-t-elle. Plusieurs petits groupes de manifestants sont dispersés autour du rond-point et accompagnent Céline. Parmi eux, Laury Dubus, secrétaire général du syndicat CGT énergie Somme-Oise, revendique : « Pour nous dans l’énergie, ça va toucher à notre statut chez EDF. On avait un système de calcul qui nous permettait de partir à la retraite avant l’âge légal car nous sommes mobilisables le samedi et le dimanche et quand il y a des petits ou des gros coups. Quand il y a de la neige ou des tempêtes, on est là. Tout est remis en cause. On est contre ces propositions. » Du côté de Vincent Choquet, secrétaire général pour SUD collectivités territoriales, on s’insurge : «  Ce qu’on préconise, c’est la retraite à 60 ans dans un premier temps et une retraite digne en termes de revenu. Aujourd’hui, on nous propose des régressions qui n’ont pas de nom et qui insultent même les salariés. Tout pour les capitalistes, rien pour les ouvriers, les outils de travail. » De longues files de voitures sont immobilisées mais les automobilistes restent patients. Pas un seul klaxon ne résonne dans la zone. Les conducteurs comprennent le mouvement et le soutiennent. Tout se déroule dans une ambiance bienveillante et dans la bonne humeur. Des policiers postés sur place assurent sans hostilité la régulation. Les manifestants présents sur les ronds-points veulent que les choses bougent et sont prêts à continuer de bloquer les routes, peut-être les 11 et 15 mars. « Si rien ne change, on continuera  », insiste Laury Dubus.

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