L’avantage de Campus Vert est de favoriser les liens entre la propriétaire Mme Catteau (à gauche) et la locataire Cassandra Martin (à droite). (Ph. Marc De Langie)
Étudiants

Des logements moins chers à la campagne

par Marc DE LANGIE
Publié le 7 octobre 2022 à 20:46

Viens chez moi, j’habite à la ferme. La formule aurait pu faire sourire ! Pourtant, Cassandra Martin n’a jamais entendu des réflexions désagréables lorsqu’elle raconte qu’elle loue un studio à la ferme. « On m’a surtout demandé où est situé Frelinghien, et si c’est loin » raconte cette étudiante en master 2 de droit, à Lille.

Originaire de Bourgogne, Cassandra Martin a d’abord cherché à se loger à Lille. Normal pour quelqu’un qui arrive de l’extérieur. « C’est tout à fait par hasard, en cherchant sur internet, que j’ai trouvé l’association Campus Vert. J’ai rempli le formulaire et 24 heures plus tard, j’avais plusieurs adresses d’appartements autour de Lille ». Une surprise car à la veille de la rentrée universitaire, il n’est pas évident de trouver un appartement encore disponible. Pour elle, s’installer en milieu rural n’était pas une contrainte : possédant une voiture, elle était prête à parcourir quelques kilomètres pour aller à la faculté. Elle occupe ce studio depuis déjà un an et avec du recul, elle ne regrette pas son choix et pour plusieurs raisons. Certes, il y a le prix du loyer : « c’est environ 30 % de moins que ce que j’aurais payé à Lille, à surface égale, tout en ayant aussi les aides de la CAF  ». Et pour ce prix, elle connaît très bien le propriétaire, qui habite sur place et peut intervenir rapidement pour un problème dans l’appartement. Il a même été présent lorsqu’un soir sa voiture n’arrivait plus à démarrer. «  C’est rassurant de pouvoir compter sur quelqu’un » et c’est une sécurité pour les parents qui s’inquiètent souvent pour leurs enfants installés loin du domicile familial. La campagne : un atout. C’est synonyme de tranquillité, de calme, pour se concentrer sur les études. «  Mais je ne me sens pas du tout excentrée. Cela ne m’empêche pas de sortir avec des amis à Lille. Je suis à un quart d’heure d’une station de métro » précise cette étudiante. De plus, Frelinghien est bien desservie en autobus. Un atout si l’on ne veut pas utiliser sa voiture. Quant aux commerces, il y a bien les grandes surfaces mais l’avantage est de pouvoir se fournir directement à la ferme ou encore dans des points de vente gérés par les agriculteurs. Son studio a été aménagé dans une ancienne étable de l’exploitation d’André et de Sabine Catteau, de Frelinghien. Son appartement, avec salle de bain, est récent, fonctionnel, en partie meublé (avec même de la vaisselle) et possède une connexion internet comprise dans le loyer. De petits détails qui facilitent la vie des locataires. « Je n’avais plus qu’à apporter mes valises et à m’installer  » s’amuse l’étudiante. S’il manque quelque chose, les propriétaires sont toujours présents pour apporter le nécessaire. La configuration du bâtiment fait que Cassandra connaît les autres locataires. Les propriétaires organisent même des rencontres pour faciliter les échanges entre les occupants. Et si c’était à refaire «  je ne peux que recommander cette formule. Elle mérite d’être étendue à d’autres régions de France » insiste Cassandra Martin.

Une ouverture pour les propriétaires

Sept ans déjà que les quatre appartements de Sabine et André Catteau sont sur le marché de la location. Deux années de travaux ont été nécessaires pour transformer l’ancienne étable en quatre studios. En passant par le «  Campus Vert  », ils ont pu bénéficier d’un soutien dans la démarche, de recommandations et d’une expertise pour réaliser ce projet. Aujourd’hui, l’association leur assure des conseils concernant les locations. Depuis le début, les locations ont toujours obtenu un franc succès. D’ailleurs, la durée moyenne d’occupation par locataire et de deux, voire trois ans. « Ces locataires constituent une ouverture pour nous, par leurs études, leur cheminement et leur région d’origine. Un enrichissement que nous apprécions grandement. En plus, cela redonne de la vie au corps de ferme » confie Sabine Catteau.