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Hordain

Des salariés de Stellantis à Hordain en grève pour le pouvoir d’achat

par Nadia DAKI
Publié le 23 septembre 2022 à 10:35

C’est dans un contexte de rentrée difficile financièrement que des salariés du fabricant de véhicules utilitaires Stellantis à Hordain ont décidé de se mettre en grève à l’appel de la CGT. Ils réclament une augmentation générale des salaires pour pouvoir notamment faire face à l’inflation.

En grève depuis le 16 septembre, les salariés de Stellantis, ex-Sevelnord, à Hordain ont décidé de poursuivre leurs actions. « Nous sommes déterminés à poursuivre le mouvement, indique Franck Théry, secrétaire général CGT. La semaine dernière, il y a eu un arrêt total de la production avec jusqu’à 200 salariés en grève. Mais financièrement, cela va être compliqué de maintenir la grève jusqu’au 27 septembre, date à laquelle le CE central va se réunir à Paris.  » Depuis le début de semaine, des débrayages sectoriels ont lieu, avec un minimum d’arrêt de travail de deux heures par jour. « Nous réclamons une augmentation générale des salaires de 400 euros, une prime défiscalisée à hauteur de 6000 euros dans le cadre du maintien du pouvoir d’achat. Le groupe PSA auquel Stellantis appartient a dégagé 8 milliards d’euros de bénéfice au premier semestre et 13 milliards d’euros sur l’année 2021. Ce n’est pas normal que nous, salariés, nous nous retrouvons à découvert à la fin du mois, notamment à cause de l’inflation », estime Franck Théry. Il a un temps été évoqué le déblocage par anticipation de la prime d’intéressement et de la participation au bénéfice. «  Mais c’est de l’enfumage, tacle le syndicaliste. 90 à 95 % des salariés de Hordain n’épargnent pas. Ce qui veut dire que pour eux, c’est zéro euro supplémentaire. »

Des conditions de travail jugées plus pénibles

L’autre bataille menée par le syndicat concerne l’amélioration des conditions de travail. «  Depuis 2018, on a perdu 30 % des postes de travail suite à une stratégie de compactage et de productivité. Or, les cadences augmentent. Nous allons passer au tout électrique en 2023, nous nous demandons vraiment comment nous allons pouvoir tenir », dénonce le secrétaire général de la CGT. Inauguré en 1994, le site emploie 2400 salariés. Chaque année, il produit 150 000 véhicules utilitaires. «  Il y a de plus en plus de personnes qui développent des troubles musculo-squelettiques. Ces trois dernières années, on a enregistré une hausse des inaptitudes et des licenciements », note Franck Théry. Une rencontre avec la direction du site de Hordain a eu lieu ces derniers jours. «  Concernant les conditions de travail, il nous a été dit qu’une répartition de la charge de travail va être étudiée, indique Franck Théry. Pour les créations de postes, la direction ne veut pas en entendre parler. Et concernant les hausses de salaires et les primes, on nous renvoie vers le siège social à Paris. Mais à Hordain, nous avons des revendications spécifiques. C’est pourquoi nous invitons le DRH monde à venir sur le site et à discuter avec nous. En attendant, nous allons maintenir la pression jusqu’au 27 septembre  », prévient-il.