À ce point de leur lutte, les Cargill Haubourdin ont plus que jamais besoin de soutien. Celui que leur ont apporté le député (FI) Jean- Luc Mélenchon et le sénateur (PCF) Éric Bocquet, vendredi 28 août, a donc été reçu avec ferveur. Après une réunion de travail dans les locaux syndicaux avec les élus CGT, les deux parlementaires ont pris la parole à tour de rôle sur le parvis de l’église, face à l’usine (les rassemblements de ce type étant désormais interdits par la direction dans la salle du restaurant d’entreprise). Éric Bocquet n’a pas manqué de revenir sur le poids et les enjeux financiers du groupe américain et sur le sort du site nordiste sacrifié sur l’autel du capital.
Tandis que le délégué syndical CGT Dorian Valois soulignait que le PSE avait été approuvé par la Direccte, c’est-à-dire par l’État, il attirait l’attention sur le fait que ce même État empêche les salariés de se battre. Ce lundi 7 septembre, les salariés seront d’ail- leurs de nouveau au tribunal de grande instance de Lille pour demander, par référé, le retrait du PSE. Une première demande avait abouti à une décision d’incompétence du tribunal, après intervention du préfet. « Il ne faut pas laisser mijoter la souffrance » a affirmé Jean-Luc Mélenchon avant de démontrer l’absurdité de la décision de Cargill. L’usine est en effet implantée bord à quai, sur la Deûle (un bon point au moment où l’on parle tant de la nécessité de protéger l’environnement) et ses salariés ont travaillé pendant le confinement pour l’industrie pharmaceutique. « Ils ont donc contribué à sauver des vies ! » Le député a par ailleurs évoqué ce qu’il croit être un « abus de droit ». Il pense à la séparation des bureaux (comptabilité, gestion) de l’outil de production. « Or, dit-il, ce n’est pas le travail qui crée de la bureaucratie, c’est le capital ! »