Après l’effondrement de deux immeubles du centre de Lille pour des raisons encore inexpliquées, la mairie de Lille a dû faire à nouveau évacuer, il y a quelques jours, trois immeubles du Vieux-Lille, rue de la Monnaie. Des fissures y avaient été repérées. Commerçants et habitants ont été priés d’abandonner les lieux par mesure de précaution. À noter qu’un ancien locataire avait signalé des problèmes il y a deux ans dans l’un de ces bâtiments. À l’époque, les propriétaires n’avaient pas engagé de travaux. Au micro de France Info, Jean-Yves Méreau, président de l’association Renaissance du Lille ancien et spécialiste de l’histoire du bâti lillois, a apporté son éclairage sur les problèmes de fragilité inhérents à ces bâtiments d’un autre âge, qui ne sont d’ailleurs pas propres à la ville de Lille mais se retrouvent dans de très nombreuses villes du même type. Jean-Yves Méreau fait d’abord remarquer que ces maisons construites il y a 200 ans voire plus, n’ont généralement pas été conçues pour supporter le poids du ou des étages rajoutés par la suite. L’aménagement, par ailleurs, de surfaces commerciales en rez de chaussée, parfois de deux ou trois maisons mitoyennes réunies à cette fin, a souvent entraîné le percement d’éléments porteurs pouvant fragiliser les ensembles. Enfin, le pompage des eaux souterraines et l’asséchement des sols a pour conséquence parfois de déstabiliser les fondations des immeubles. La Renaissance du Lille ancien plaide d’ailleurs depuis de nombreuses années pour une remisse en eau du Vieux-Lille qui était naguère traversé par des canaux. En 2020, l’association avait publié un dossier alertant sur les risques entraînés par l’assèchement du sous-sol lillois et le percement de murs porteurs.
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