Caisse des électriciens et gaziers

La CGT dénonce un « hold up »

par Franck Jakubek
Publié le 16 novembre 2018 à 11:22 Mise à jour le 11 février 2019

A l’appel de la CGT, électriciens et gaziers manifestaient en nombre devant l’Agence régionale de santé le 13 novembre. Ils dénoncent les objectifs du gouvernement, qui veut pomper dans les caisses de leur système d’assurance pour combler les trous ailleurs.

L’Agence Régionale de Santé était littéralement assiégée, dans une ambiance bon enfant, mardi 13 novembre. Plus de 250 bénéficiaires et usagers, retraités ou actifs, de la Caisse d’Assurance Maladie des Industries Électriques et Gazières (Camieg) participaient à un rassemblement pour exprimer leur désaccord sur les choix du gouvernement. Et surtout les méthodes utilisées pour réduire le déficit de l’État sur le dos des usagers.

«  Nous avons le meilleur système avec la Camieg  ». Motivés, mais disciplinés, les usagers écoutent avec attention le discours d’Henri Tobo, un des responsables CGT du Pas-de-Calais, pendant qu’une délégation est reçue à l’ARS. Premier rassemblement réussi, avant d’autres prévus sur tout le territoire.

Retraités et salariés des mines et de l’énergie pointent un « hold up  » en cours au sein de la Camieg, Le comité régional retraité Mines et énergie des Hauts de France s’insurge contre «  la double peine aux bénéficiaires de la Camieg »  : suppression de 25 emplois sur 250, suppression d’accueils, diminution du budget de fonctionnement...

Dans un courrier adressé à l’ARS le 28 octobre, la CGT « rappelle son désaccord et revendique un autre projet. Au vu des excédents (113 millions d’Euros pour les actifs et 235 millions d’euros pour les retraités) nous avons des propositions en terme d’amélioration des remboursements, de prise en charge, de moyens pour des antennes Camieg, des projets de programme de prévention pour l’intérêt de tous ! »

La CGT s’inquiète également d’une remise en cause pour les mineurs des Hauts-de-France « des prestations sociales en 2018 et la rupture annoncée des sections maladie et vieillesse, comme des aides à domicile pour plus de 120000 mineurs et veuves. »

Missions sous-traitées

Gilles Canqueteau, président de la Camieg, présent à Lille et reçu par l’ARS ce jour là, rappelle que le régime spécial de sécurité sociale couvre plus d’un demi-million d’assurés. « Sont concernés les actifs et retraités gaziers et électriciens, anciens mineurs, EDF, RTE, Enedis, GRDF... Tous les ex EDF-GDF. En 2014, 176 millions d’euros ont été reversés au régime général sans contrepartie. Aujourd’hui malgré nos excédents, le gouvernement nous empêche d’améliorer les remboursements. La suppression d’antennes, cinq sur dix-sept dans la région, fragilise les personnes handicapées, isolées, en fonction de la situation géographique. C’est une politique déshumanisée qui nuit aux usagers. 25 emplois sur 250 sont menacés alors que nous sommes déjà obligés de sous-traiter certaines missions. Une baisse de 15 % du budget administratif veut nous être imposée ».

Une politique austéritaire qui va à l’encontre des moyens disponibles et destinés suivant l’ensemble des intervenants à couvrir des déficits voulus par l’État et le patronat sans permettre d’améliorer la couverture des assurés, mais qui pour la CGT « démontrerait toute la volonté de casse de notre protection sociale ».

Devant l’Agence régionale de santé, à Lille le 13 novembre. (Photo Marc Dubois)
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par Franck Jakubek