Début août, les salariés de la société de nettoyage Elio Services affectés au centre du technicentre industriel SNCF d’Hellemmes entamaient leur troisième semaine de grève. Ils dénoncent le sous-effectif, les mauvaises conditions de travail et demandent une plus juste rémunération. Le délégué Sud-Rail Ali Benirbah estime dans un communiqué paru le 29 juillet que « le groupe Elior Services, multinationale française au chiffre d’affaire de 3,4 milliards d’euros au troisième trimestre 2022, est un spécialiste de la maltraitance de ses salariés. Des grèves contre les conditions de travail indignes s’y déclenchent régulièrement : en 2015 dans le nettoyage du Louvre à Paris, en 2019 dans le nettoyage des hôtels à Marseille, en 2020 dans le nettoyage d’usines chimiques à Lyon, en 2021 dans le nettoyage de services de l’État à Grenoble. » Cette liste ne s’arrête pas à Elior. Toutes les entreprises du secteur sont concernées par ces pratiques. La situation catastrophique des travailleurs du nettoyage et la loi de la jungle qui règne dans le secteur de la sous-traitance ont de nouveau été mis en lumière début juillet avec le décès brutal suite à un accident du travail de Moussa Sylla, un agent de la propreté employé à l’Assemblée Nationale.
Changement de prestataire
Les salariés d’Elior à Hellemmes revendiquent un effectif permettant d’assurer dans de bonnes conditions le nettoyage et la propreté des ateliers SNCF. Pour sa part, la direction de la SNCF, pourtant donneuse d’ordre, refusait de prendre sa part de responsabilité, « sans doute trop heureuse d’avoir trouvé un sous-traitant plus rentable. » La SNCF a en effet changé de prestataire en juillet et Elior avait remporté le marché.