Au dernier conseil municipal de la ville de Loos, il a été décidé de créer une filiale de production d’énergies nouvelles à la Régie municipale d’Électricité de Loos (RME). Pour la majorité de droite, il s’agit de se « diversifier pour assurer son avenir et sa pérennité » La présidente de la RME et adjointe « n’ayant pas toutes les réponses aux questions posées » s’est contentée de dire que la régie « cherchera son indépendance par rapport aux producteurs » qui se situe « dans un marché très concurrentiel ». « Effectivement, constate Yvon Quintin, syndicaliste CGT, la facture d’électricité des ménages a augmenté de plus de 50 % malgré la concurrence sensée faire baisser les prix. De ce projet de filiale, quel pilotage de ces panneaux solaires, quelle installation des batteries, quel rendement au m2 dans notre région peu ensoleillée et quid du démantèlement et du remplacement des panneaux dont nous ignorons la durée de fonctionnement ? Enfin, quel coût pour la population et quel statut pour le personnel car la sous-traitance semble privilégiée ? L’indépendance aux fournisseurs sera impossible, quant aux compensations financières attendues par la CSPE (contribution au service public de l’énergie) elles sont financées par tous les usagers ! » La régie de LOOS achète son électricité à ALTERNA l’un des fournisseurs alternatifs privés qui se fournit auprès d’EDF, contraint par la loi NOME de2010 de céder le quart de sa production nucléaire à prix bradé (42€/MWh) engendrant à EDF un surcoût de 8 Milliards d’€. Emmanuel MACRON en janvier, a réévalué à la hausse ce volume de production. « La guerre en Ukraine comme la maintenance des centrales nucléaires, conclut Yvon Quintin, ne sont donc pas les seuls responsables de cette crise, ni de la hausse de 187 000€ de la facture énergie loossoise. Hausse en grande partie compensée par un prélèvement de 150 000 € sur le compte d’exploitation de la RME, manne financière de la ville de LOOS. Nous aurions apprécié entendre dans ce conseil l’urgente nécessité pour les collectivités de souscrire au tarif régulé de l’électricité comme l’exige un grand nombre d’Elus dans le pays, très inquiets de la baisse drastique des dotations de l’État. » Le « tout marché » n’est pas une « fatalité », Yvon Quintin estime qu’un « autre avenir est possible pour le secteur de l’énergie. Plutôt que des bouts de sparadraps que sont les chèques énergie, nous proposons la réduction des taxes sur les factures d’énergie dont la baisse de la TVA à 5,5%. Retrouver notre souveraineté nationale énergétique c’est sortir l’électricité et le gaz du marché européen de l’énergie. Le prix de l’électricité ne doit plus être indexé sur celui du gaz, ce dernier dépendant de celui du pétrole. La seule bonne façon de gérer ces biens vitaux comme l’air que l’on respire, c’est un service et une maitrise 100% publics de l’énergie pour les usagers, pour les collectivités, comme pour l’industrie. La nationalisation d’EDF et Engie (ex Gaz de France) sont de nature à remettre de l’ordre et du sens commun pour répondre aux défis sociaux et économiques de la transition écologique. C’est faisable, c’est urgent comme le démontre la CGT dans son PPE*.
- * programme progressiste de l’énergie https://www.energie-servicepublic.com/