Vendredi 20 et lundi 23 novembre, l’usine Carambar&Co de Marcq- en-Baroeul était en grève à 100 %. Les salariés avaient appris, le 12 novembre, le déménagement du site historique de la confiserie vers le site Lutti de Bondues (10 kilomètres plus loin) qui emploie 290 personnes. Mais en fait d’un simple transfert, c’est un Plan de sauvegarde de l’emploi qui leur est imposé. En effet, la direction leur a expliqué qu’ils seront licenciés puis réembauchés, sur 105 postes, sur le site de Bondues, mais aux conditions de Lutti. Neuf salariés, assurant des fonctions support (maintenance finances, services techniques, RH) et d’encadrement seraient mutés sur d’autres sites en France. Pour les syndicats SUD et FO, il n’est pas question de laisser faire et d’accepter la casse des contrats. « Nos craintes ne portent pas sur le déménagement mais sur le maintien de nos salaires », disent David Poure, délégué syndical FO, et Fayçal Rahali, recours des luttes passées seraient perdus. Une réunion avec la direction, lundi 16 novembre à Bondues, n’a débouché sur aucune garantie. La travail a néanmoins repris le lendemain mais avec une production ralentie. Le PSE doit être lancé le 1er décembre pour une ouverture des négociations le 9.
« Loin de nous réjouir d’un non-transfert à l’étranger, déclare la conseillère municipale communiste Martine Roussel-Vanhée, on peut déplorer pour la énième fois une opération financière juteuse pour la société d’investissement Eurazeo, sur le dos de ses personnels et de l’État (dans le cadre du PSE). » Dans un courrier qu’il a adressé au ministre Bruno Le Maire, le député Fabien Roussel écrit que, « sous couvert de rationalisation des coûts et de regroupement des activités, Eurazeo entendrait bien ainsi réduire ses dépenses salariales pour accroître sa rentabilité. (...) Comment en effet admettre un tel montage financier quand Eurazeo annonçait encore, en mars dernier, d’excellents résultats financiers pour l’année 2019 ? » Virginie Morgon, la présidente du directoire de cette société d’investissement affirmait récemment « nous marquons cette confiance dans l’avenir par une augmentation sensible du dividende par action de 20 % ».