Dunkerque, Valenciennes, Aulnoyes-Aymerie... au total près de 20 mobilisations sur le territoire des Hauts-de-France ont eu lieu ce jeudi 20 mai pour les assistants familiaux, une première en France. À Lille, un rassemblement était organisé devant le siège du Département, dont dépendent les assistants familiaux, un lieu qui n’a pas été choisi au hasard au vu des élections départementales à venir au mois de juin. « La loi impose un minimum salarial et l’employeur, en fonction de sa sensibilité et du rapport de force, peut fixer des salaires différents » nous indique Paul Heems, secrétaire général de la CGT au conseil départemental du Nord. C’est donc le Département qui décide du salaire des 2 500 assistants familiaux dans le Nord. Et d’après la CGT, ce salaire demeure trop insuffisant au vu de l’exercice de cette profession qui ne s’arrête jamais tout au long de la semaine, sans réels congés.
« Je pense aux enfants mais parfois j’ai envie d’arrêter »
« Une assistante familiale qui va faire valoir ses droits risque être blacklistée », nous prévient le délégué syndical, ce qui explique en partie le faible taux de mobilisation ce jour-là avec une vingtaine de personnes présentes à Lille. Mais au-delà de cette crainte de représailles, le principal souci qui freine la participation aux mobilisations collectives reste le temps. « Beaucoup ne sont pas là par manque de temps, elles ne peuvent pas laisser les enfants seuls, moi c’est mon mari qui les garde » explique Valérie [1], assistante familiale. « Ça fait 28 ans que je travaille, les conditions se sont dégradées » poursuit-elle. En effet, ces professionnels sont souvent exclus de toutes les décisions concernant les jeunes qu’ils accueillent et ne bénéficient pas de nombreux droits comme la reconnaissance des accidents du travail. Pour ces assistants familiaux, qui peuvent se retrouver sans emploi du jour au lendemain, dès que la garde d’un enfant leur est enlevée cela peut vite devenir très compliqué. « Je pense aux enfants mais parfois j’ai envie d’arrêter » finit par nous confier Valérie [2], les larmes aux yeux.