© Jacques Kmieciak
Bassin minier

On reparle du gaz de mine

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 8 avril 2022 à 12:34

Il ne doit pas être confondu avec le gaz de couche et encore moins avec le gaz de schiste de sinistre réputation. Tant redouté jadis par les mineurs, le gaz de mine (ou grisou) revient sous le feu des projecteurs à la faveur de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. À forte concentration de méthane, ce gaz se propage dans le sous-sol minier et n’aspire qu’à remonter à la surface. Aujourd’hui, à partir des puits de décompression d’Avion, Divion ou Lourches, Gazonor (Française de l’Énergie) le réinjecte dans le réseau GRTgaz ou le transforme en électricité. À Béthune, il permet aussi de chauffer 6 500 logements via le réseau collectif de chaleur de la ville. Il est capté 65 000 m3 de ce gaz par an. « Les réserves sont estimées à 9 milliards de mètres cubes », précise Yann Fouant, directeur de projets à Gazonor. L’an dernier, sa société a sollicité l’autorisation de mettre en service sept sites supplémentaires (Angres, Estevelles, Escaudain, etc.). De l’absence de réponse de l’État, Jean-Claude Leroy s’est ému auprès d’Emmanuel Macron d’autant que, selon une récente réforme du Code minier, « la responsabilité des risques est transférée de l’État vers l’exploitant ». « Quelle PME privée accepterait d’assumer les risques (mouvements de terrain, etc.) issus de 300 ans d’exploitation minière ? » s’interroge le président du conseil général du Pas-de-Calais. Soutenu par le PCF, il demande la levée « des freins administratifs et législatifs » qui nuisent au développement de l’activité de Gazonor.