Si l’on vous parle d’une licorne à Roubaix, ne vous attendez pas à voir un cheval blanc et cornu déambuler dans le parc Barbieux. Une licorne est, en termes économiques, une entreprise dont la valeur dépasse le milliard de dollars avant son entrée en bourse. Ce fut le cas d’OVHcloud, leader européen de l’hébergement de données en ligne, avant son arrivée sur le marché financier en 2021. L’entreprise, qui emménage en 2005 dans la ville aux mille cheminées, a été créée en 1999 par Octave Klaba, un Polonais arrivé dans le Nord quand il avait 16 ans. L’entrepreneur avait ensuite achevé ses études d’ingénieur à l’Université catholique de Lille. Depuis, OVHcloud ne cesse de croître. Le désormais milliardaire cherche à diversifier ses activités avec le potentiel rachat du moteur de recherche français Qwant. Objectif : concurrencer les géants américains Google et Microsoft.
Les potentiels humains de Roubaix
« Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les grandes entreprises viennent s’installer à Roubaix », explique Frédéric Minard, 1er adjoint au maire de Roubaix. « Il fallait à OVHcloud de grands locaux à des prix raisonnables pour héberger les centrales de données. L’histoire industrielle de la ville fait que l’on a ces biens à disposition. Roubaix est, par ailleurs, bien située géographiquement et possède une main-d’œuvre qualifiée. Il y a des compétences et un savoir-faire que l’on ne trouve que dans peu d’autres territoires. » « Nous restons ici car nous sommes fortement ancrés localement. Nous produisons nos propres circuits à Croix et nos partenaires sont là depuis des années », confie de son côté un porte-parole du géant de l’hébergement. « Nous avons des bureaux un peu partout en France et dans le monde mais notre siège social restera ici, à Roubaix, où travaillent environ 1 000 personnes aujourd’hui. »
Une activité en pleine expansion
OVHcloud n’est pas la seule entreprise à s’être implantée dans la ville. Berceau historique de La Redoute, les dernières années ont vu s’installer Blanchemaille by Euratechnologies, cluster dédié au commerce digital, dans d’anciens locaux du géant du prêt-à-porter qui rassemble une cinquantaine d’entreprises. On y compte aujourd’hui 300 emplois. En 2015, Showroomprivé, le géant de la vente événementielle en ligne, a également investi 500 mètres carrés dans les anciens locaux de la filature Wibaux-Florin. « Il y a encore de la place et nous souhaitons accueillir des entreprises qui développent l’emploi local », insiste Frédéric Minard. « Ce qui nous intéresse en priorité, c’est de viser l’excellence dans les filières historiques du textile, mais aussi dans le e-commerce ou encore dans les industries culturelles et créatives. Il faut trouver une bonne adéquation entre les priorités de la ville, les besoins des habitants et ceux des entreprises. »