« À partir d’un panier de biens et de services représentatif de la consommation des ménages français, nous établissons un indice pour indiquer que, d’une année sur l’autre, le pays entre ou non en période d’inflation », indique Sébastien Faivre, chef de la division des prix à la consommation de l’Insee. La mesure est établie mensuellement et permet à l’ensemble des acteurs du débat public d’avoir un repère fiable et sourcé. « Nous avons pour référence la cible de la Banque européenne qui fixe au-delà de 2 % le seuil d’entrée en zone inflationniste ; le niveau inférieur à 2 % étant lié à une marche naturelle découlant de l’amélioration de la qualité des produits et de l’augmentation mécanique des prix. » Ces données permettent-elles de se projeter dans un avenir proche ? « Les anticipations dépendent de notre département de la conjoncture. Mais il est clairement difficile de se projeter du fait des fluctuations des cours du pétrole et des céréales pour ne citer qu’eux. » Même si les experts de l’Insee tirent les enseignements des événements passés, l’actuel contexte géopolitique mondial n’est pas là pour simplifier la prospective. « L’inflation qui est aujourd’hui à 6,3 % a débuté au second semestre 2021 avec l’explosion des prix de l’énergie et des transports en lien avec la période post-Covid », précise le cadre de l’Insee. Cette crise ne touche cependant pas les Français de manière équitable. Plus les ménages sont modestes, plus le panier alimentaire est important et plus les foyers sont impactés. Inversement, pour les ménages les plus aisés, à la consommation plus diversifiée, les conséquences sont moindres.
Vue de l’Insee : Inflation, un impact inégalitaire
par Mourad Guichard
Publié le 17 mars 2023 à 15:36
Sébastien Faivre est chef de la division des prix à la consommation de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Il décrypte les mécanismes de l’inflation.