« Il y a 25 ans, Valdunes était le leader mondial dans son secteur. Aujourd’hui on n’est même pas la plus grosse usine de Trith-Saint-Léger. » Le constat est un résumé fidèle du déclin connu par la dernière entreprise de France à produire des essieux et roues pour le ferroviaire. Salarié depuis 1989, Éric Vincent fait partie de ces personnes qui n’ont pu qu’assister impuissants à la déchéance de Valdunes après la dislocation du groupe Usinor, en 2001. « Depuis, la masse salariale a été diminuée de 50 % alors que nous étions plus de 700 salariés. On a continué à avoir une activité importante puis des fonds de pension américains, allemands et chinois, nous ont repris. Ils ont laissé partir des personnes sans forcément les remplacer et on a périclité », relate-t-il en observant son usine de toujours depuis le portail où sont installés les piquets de grève, depuis le 5 mai.
Au-delà du drame social que

Alan Bernigaud
Valdunes
Histoire d’une fierté ouvrière
par Alan Bernigaud
Publié le 19 mai 2023 à 15:02
Après déjà plus de deux semaines de grève, les salariés de l’entreprise continuent de s’accrocher à l’espoir d’un rachat. Si cela se produit, ce serait déjà le cinquième en l’espace de 20 ans. Preuve des difficultés d’une société pourtant reconnue à travers la planète pour son savoir-faire.