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Valenciennois

Chez Alstom, les syndicats se tiennent prêts pour la rentrée

par Nadia DAKI
Publié le 29 juillet 2022 à 16:44

Depuis plusieurs mois, les syndicats de la branche transport d’Alstom réclament une réouverture des négociations salariales, notamment pour faire face à l’inflation. Malgré des débrayages et des mouvements de grève, leurs revendications restent d’actualité et ils se préparent à durcir le ton à la rentrée.

Si après la pause estivale, nous n’avons toujours pas de nouvelles de la direction quant aux négociations, les salariés vont bouger et la mobilisation sera conséquente à la rentrée »,prévient Vincent Jozwiak, délégué syndical central FO à Petite-Forêt. Fin de semaine dernière, une réunion entre le CSE central et le responsable France d’Alstom s’est tenue. « Dans un premier temps, la direction nous dit qu’il lui faut du temps car le groupe doit gérer des problèmes dans d’autres pays puis, la semaine dernière, le responsable nous dit qu’il n’est pas en mesure de nous apporter une réponse », poursuit Vincent Jozwiak.

Augmenter les salaires pour faire face à l’inflation

Avec 12 000 salariés en France, la branche transport d’Alstom est un employeur majeur dans la région puisqu’elle emploie 2 000 personnes sur son site de Crespin et 1 800 à Petite-Forêt. «  L’activité tourne à plein régime, les carnets de commandes sont remplis. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a eu dernièrement des embauches. Mais on a du retard niveau salaire par rapport à des entreprises équivalentes. L’inflation n’a pas été prise en compte et il y a un décalage du pouvoir d’achat notamment pour tout ce qui est produits de consommation courante et l’énergie », met en perspective Vincent Jozwiak. L’intersyndicale, composée de FO, CFDT, CGT et CFE CGC, réclame une augmentation de 100 euros brut par mois. Des primes ont bien été mises en place, mais elles seraient très en deçà des attentes syndicales.« La prime Macron nous a bien été versée mais on est loin d’avoir atteint son plafond. On est plutôt au minimum. Les primes ne sont versées qu’une seule fois, on fait comment les mois suivants ? », s’interroge le délégué syndical. Si aucun effort n’est fait dans les prochains mois, Vincent Jozwiak met en garde :« Les taux de démission ont augmenté ces deux dernières années. Les salariés ne vont pas attendre indéfiniment. »

Les vendredis de « la colère » à Crespin

À Crespin, l’ex-site de Bombardier est devenu une filiale d’Alstom depuis son rachat en 2021. Depuis le mois de mars 2021, les syndicats organisent des débrayages pour réclamer l’ouverture des négociations salariales. « Dès le départ, on a senti que la grève était larvée. Les syndicats ne sont plus écoutés. Il y a longtemps que nous ne sommes plus considérés comme des partenaires », regrette Pascal Lussiez, secrétaire de la section syndicale CFDT à Alstom Crespin. Les syndicats demandent 120 euros en plus par mois et une augmentation de 30 % de l’indemnité kilométrique. « Face à un modèle social qui ne repose plus sur la négociation et des objectifs qui se concentrent sur la recherche de profits pour les actionnaires, nous mettons en place une contestation et une forme de résistance en débrayant 2 heures, 4 heures ou toute la journée. S’il n’y a pas de nouvelles négociations à la rentrée, nous reprendrons nos actions », assure Pascal Lussiez.