De gauche à droite : Jean-Luc Lambert, Serge Schneiderrann, Michel Lefebvre et Michel Gillot, à la barre de la nouvelle association qui préfigure le projet. DR
Douchy-les-Mines

D’une idée en fusion se forge la Cité de l’acier...

par JEAN MARC CNOCKAERT
Publié le 24 juin 2022 à 12:22

L’association de préfiguration d’un « Pôle du monde de l’acier » a vu le jour le 2 mai dernier. Prélude à la création de « La Cité de l’acier », ses idées en fusion travaillent à la concrétisation d’un projet d’envergure soudé dans l’arrondissement de Valenciennes et qui n’aurait pas son pareil en Europe. Partenaires multiples publics ou privés sont prêts à fusionner à cette idée naissante qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre à la vue de l’innovation qu’elle annonce et des espoirs qui peuvent s’en dégager. Quelques billes d’un vaste projet...

Au 2e étage de l’immeuble des services du Beffroi à Douchy-les-Mines, le coup d’œil vers Denain vous met d’emblée le terril Renard en pleine vision. Si le passé de l’industrie minière saute aux yeux, l’industrie sidérurgique qui a marqué le territoire coule toujours dans les veines d’hommes du cru. Michel Lefebvre est de ceux-là. Maire honoraire de la ville, conseiller départemental, ancien d’Usinor, cette belle idée en fusion de la création d’une Cité de l’acier qu’il porte avec d’autres, a déjà fait des coulées. L’association qui en préfigure la production est déjà à l’ouvrage. Comme une évidence dans un secteur marqué par l’industrie sidérurgique, une belle idée s’est forgée de la création future d’une véritable « Cité de l’acier ». Usinor Denain à quelques mètres, son histoire a marqué les hommes et le territoire. Emploi, vie sociale, économique, culturelle ou de loisirs... la vie de l’acier qui a coulé durant des décennies ici, est toujours en fusion. Sa page brutalement arrachée, entre la fin des années 70 et le début des années 80, ne s’est pas véritablement tournée.

Un passé industriel glorieux

La grande usine fermée, l’acier est toujours partout. « Embouti, percé, plissé, tissé, poli, coloré, mat, brillant… », dans l’automobile, le bâtiment, dans les grands ouvrages, le patrimoine, les transports collectifs, dans l’art, la construction navale, les infrastructures... le savoir-faire en la matière, véritable patrimoine des hommes des Hauts-de-France, a toujours dans la tête cette ambition de compter pour l’avenir. La création de cette Cité de l’acier a bien des aspirations quant à un regard nourri vers l’histoire de cette sidérurgie. La matière est là, dans bien des domaines, à faire connaître aux jeunes générations le récit d’un passé industriel glorieux. « En 1962, rappelle Michel Lefebvre, Usinor a produit plus de deux millions de tonnes d’acier, chiffre jamais atteint… » « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. » Cette citation évoquée de Winston Churchill décrit alors à merveille combien la Cité de l’acier qui se forge envisage surtout, au-delà de son volet patrimoine, des objectifs qui parlent à l’avenir, de formation, de recherche, de transfert technologique. Les partenaires tendant l’oreille et portant intérêt à ce projet d’envergure peuvent être divers et nombreux. Ils le sont déjà. Le projet pourrait voir le jour, grâce à la participation des Départements, de la Région, de l’État, des collectivités, territoriales, des communautés d’agglomération, des participations privées, de sociétés professionnelles, du mécénat. L’enjeu est de taille. Véritable lieu de recherche, la formation des jeunes du territoire et des étudiants - formation initiale, supérieure ou par la voie de l’apprentissage - en ferait un gage d’avenir. Pôle de recherche, il pourrait accoucher d’innovations pour produire l’acier de demain. Lieu de coopération, « à la recherche de solutions pour libérer l’acier de la mondialisation financière ».

Futur pôle de recherche et d’innovation

Pour l’heure, avec la création récente de son association de préfiguration du projet de « Cité de l’acier », l’objectif est à la préparation d’une étude de faisabilité de la construction de cet outil. « La France, rappelle Serge Schneiderrann, 9e producteur d’acier à une époque, est à l’actuel rang de 15e. En 1954, 152 hauts fourneaux, recrachaient leurs fumées sur l’ensemble du territoire. Huit de nos jours, représentant 1 % de la production mondiale. » Alors que les besoins en France sont immenses. L’acier est partout. Les usines automobiles encore sur le secteur relient d’évidence le projet de cette création. Bien dans le temps des besoins. Et d’un avenir qui s’appuie plus que jamais sur le savoir-faire du passé. Besoin d’une main-d’œuvre qualifiée, recherche, formation, développement durable... le pôle d’attraction d’une telle cité se forge déjà sans exister... une belle réputation d’avenir. Les hommes qui portent ce projet ont un moral d’acier ! Un projet solide porté des hommes solides. Évidemment à suivre...

Renseignements : 3, rue Léon-Blum à Douchy-les-Mines ou lemondedelacier @ gmail.com.