AUTOMOBILE

De nouveaux investissements à PSA Valenciennes ?

par Mathieu Hébert
Publié le 10 janvier 2019 à 15:20

Carlos Tavares, président du directoire du groupe PSA, était à Valenciennes ce jeudi 10 janvier.

Ils n’ont eu la confirmation de la rencontre que deux jours avant. Les organisations syndicales ont fait part de leurs revendications au patron du groupe PSA, en visite sur le site de Valenciennes le 10 janvier.

Le syndicat CGT, majoritaire, réclame des embauches, une augmentation de salaire et le versement de la prime de 1000 euros évoquée par Emmanuel Macron en décembre pour répondre aux demandes populaires en termes de pouvoir d’achat.

Mais Carlos Tavares n’a pas annoncé d’investissement à court terme. Il est venu « saluer les efforts des salariés » dans le cadre de la montée en cadence de la production de la boîte MB6, qui équipe plusieurs modèles du groupe, dont le 3008 de Peugeot.

Carlos Tavares était déjà venu le 28 août sur le site, spécialisé dans l’assemblage de boîtes de vitesses et implanté sur les communes de Trith-St-Léger, La sentinelle et Prouvy. Il était venu mettre la pression sur les équipes valenciennoises. « Il avait exigé une forte augmentation de cadence de la boîte mécanique (MB6), dont les problèmes de fabrication avait paralysé les usines du groupe. On n’arrivait pas à tout fournir », rappelle Cédric Brun, secrétaire du syndicat CGT.

Des robots sur le site PSA Valenciennes. (Photos Jérôme Lejeune - Groupe PSA - Direction de la communication)

Le patron du groupe avait fixé aux équipes l’objectif de passer de près de 1400 boîtes/jour à 3000. Un objectif presque « utopique  », a dit Carlos Tavares à Valenciennes, mais en passe d’être atteint, à hauteur de 2700 boîtes/jour, selon un porte-parole de PSA.

Pour arriver à cet objectif, l’organisation a été revue, avec la mise en place d’une équipe VSD (vendredi-samedi-dimanche) qui remplace une équipe SD (samedi-dimanche), « pour augmenter le temps d’utilisation de la ligne de production ».

Alors que la production augmente, Cédric Brun insiste sur les améliorations qui restent à mettre en œuvre sur place, tant pour les conditions de travail que pour l’avenir. « Les conditions de travail ne s’améliorent pas. Ce ne sont pas les embauches récentes de 11 CDI qui vont combler les 500 suppressions de postes CDI depuis quatre ans », souligne le syndicat, qui demande l’embauche d’environ 300 précaires en CDI et des investissements conséquents pour moderniser des ateliers vieux de quarante ans. « Il y a eu quelques investissements, un peu d’augmentation de capacité, mais ce n’est pas suffisant  », note Cédric Brun.

Nouvelle production dans les tuyaux ?

S’agissant de nouveaux investissements, les Valenciennois attendent avec impatience de connaître l’évolution des relations entre PSA et le Japonais AISIN. En mars 2018, les deux industriels ont noué un accord pour la production sous licence à Valenciennes d’une boîte automatique à six rapports (EAT6), qui équipe des modèles de cœur de gamme. Il pourrait bientôt y avoir du neuf de ce côté-là. A suivre.