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La CGT crée un collectif « industrie » à Dunkerque

par Nadia DAKI
Publié le 6 janvier 2023 à 13:07 Mise à jour le 25 janvier 2023

Pour mutualiser les forces et réfléchir à la question de l’emploi sur le bassin dunkerquois, les différentes unités de la CGT s’associent en un collectif.

ArcelorMittal, EDF, Gravelines, Aluminium Dunkerque ont toutes élu domicile dans le bassin dunkerquois. Ces grandes industries emploient un nombre considérable de personnes. « Mais face à la flambée des prix de l’énergie, l’inquiétude est de mise, introduit Philippe Verbeke, coordinateur national CGT pour la filière sidérurgie. Depuis 2010 et l’arrêt de l’ex-raffinerie des Flandres par Total, les branches de la CGT des différentes entités sont mobilisées. Le projet d’implantation de deux EPR pour la centrale de Gravelines et notamment leur localisation pourrait impacter les activités actuelles du site des Flandres et donc menacer à terme des emplois. » Les branches CGT ont donc décidé de s’unir à travers un collectif pour porter ces questions. Aujourd’hui, ce collectif se compose de 25 personnes et une première réunion s’est tenue fin octobre. « On réclame aux entreprises mais aussi aux pouvoirs publics une table ronde sur l’industrie dans nos territoires pour pouvoir aborder la question des mutations et des nouvelles ressources », poursuit Philippe Verbeke.

Sur le front des mobilisations

L’arrivée de la Gigafactory à Dunkerque est également une autre interrogation. « On parle de 16 000 emplois à venir ces prochaines années. Il y aura donc des enjeux importants de statut, de ressources et de convention collective. Nous voulons échanger sur ces points avec les industries mais aussi avec les pouvoirs publics sur l’attractivité du territoire. » En plus des différentes sections syndicales CGT des entreprises et industries du territoire, le collectif regroupe l’union locale CGT Dunkerque, l’union départementale et les fédérations CGT métallurgie, chimie et mine et énergie. Le collectif aura maille à partir avec notamment la question sociale. « Quand on regarde les discours sur la décarbonation de ces grandes entreprises, tout est magnifique mais la réalité sociale à l’intérieur est tout autre. Il risque d’y avoir un dumping social autour de Dunkerque », craint-il. Avec en ligne de mire, la question de la réforme de la retraite. « Dans l’industrie, à partir de 50 ans, les corps commencent à fatiguer. On se prépare à la mobilisation face aux annonces de réforme », prévient-il. Avec le début des NAO, le collectif se dit d’ores et déjà sur le front. Autre enjeu, pas des moindres, celui de l’énergie. « L’énergie est un bien essentiel au même titre que l’eau, la santé ou l’éducation. La politique énergétique doit donc être encadrée et décidée par les salariés et les citoyens. C’est pourquoi la CGT défend l’idée d’un service public de l’énergie regroupant l’ensemble des acteurs du secteur, et permettant l’accès pour tous à une énergie peu coûteuse et durable », peut-on lire dans le premier communiqué de ce nouveau collectif, publié mi-décembre.

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