MCA Maubeuge

La lutte a payé, mais la vigilance s’impose

par Philippe Allienne
Publié le 5 juin 2020 à 15:10

(Photo Soizic Lozachmeur)

Pour l’instant, le site MCA est préservé. Force est de le constater : la lutte paie, la lutte a payé. Une mobilisation extraordinaire des élus dès que la nouvelle de la fusion avec Douai est connue, une manifestation qui a réuni plus de 8000 personnes, sur un très long cortège entre l’usine et la mairie de Maubeuge, avec les salariés, les habitants, les élus.... A entendre Renault, qui attendait le chèque du gouvernement, il n’y avait aucune mauvaise intention de la part du constructeur contre l’usine la plus performante d’Europe. A entendre le gouvernement, il fallait prendre le temps de mieux se comprendre. Pour Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, il importe de faire du Nord le « pôle d’excellence du véhicule électrique et de l’utilitaire léger. Maubeuge ne peut pas être l’industrie et le site sacrifié de cette stratégie ». Ainsi pour lui, il n’y a rien à craindre pour les années à venir, l’emploi doit être préservé avec l’activité industrielle. Et tout cela au moins jusqu’en 2023 et même au-delà. Le président de la région Hauts-de-France ne voulait « ni d’une fermeture, ni d’une coquille vide ». Tiens donc. La Kangoo et le nouveau véhicule dont le nom figurait clairement sur les tee-shirts des salariés, samedi dernier, pouvaient donc faire penser à une coquille vide. Avec, encore une fois, des records de performances sur le site de Maubeuge ? La députée LREM Anne-Laure Cattelot ne dit pas autre chose en tweetant :

C’est une première victoire pour la bataille de la Sambre. Nous commençons un dialogue social et technique pour un projet industriel d’avenir à Maubeuge et garantir à long terme l’emploi et le niveau d’attractivité au-delà de 2023. Cette usine, fierté de notre industrie française, ne doit pas être une coquille vide.

Sauf qu’un tweet précédent, rapidement effacé et remplacé par celui-ci, ne semblait pas aussi optimiste. Le vice président (PCF) de la Camvs, Bernard Baudoux le dit d’ailleurs qui n’attendait pas un résultat aussi positif : « Au début, ce n’est pas ce qui nous a été proposé. Il a fallu batailler. On a donné les arguments, parce qu’on était 8 000 dans la rue. C’est ça qui nous a permis de gagner. Aujourd’hui, c’est rassurant. Le ministre s’est engagé (...). » Il importera donc de se montrer vigilant par la suite. D’autres réunions et tables rondes vont suivre, d’autres précisions doivent arriver. On sait que les promesses n’engagent souvent que ceux qui les font.

À Maubeuge, la manifestation du 30 mai en soutien à MCA a réuni plus 8 000 personnes.
© Soizic Lozachmeur