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Merci Mme Borne

Les élus CGT de Cargill licenciés !

par Philippe Allienne
Publié le 9 juin 2022 à 23:42

Le ministère du Travail, à l’époque dirigé par Élisabeth Borne, a donné son feu vert à la direction de Cargill Haubourdin pour licencier les salariés protégés. Ces derniers vont faire un recours devant le tribunal administratif.

Cinq élus CGT de l’usine Cargill Haubourdin qui s’étaient battus contre le PSE annoncé en novembre 2019, avaient fait l’objet d’une procédure de licenciement. Mais comme ils sont élus, donc « salariés protégés », il avait fallu utiliser une procédure spécifique. Or, l’inspecteur du travail avait refusé qu’ils soient licenciés pour « motif économique » comme voulait le faire la direction. Cela tombait bien car la CGT considérait que le motif économique ne tenait pas. Elle s’appuyait pour cela sur le refus du groupe de transmettre ses comptes consolidés. Pour le syndicat, le PSE relevait plutôt d’une logique boursière et financière. C’était sans compter sur la pugnacité de la direction de l’usine qui s’est tournée vers la ministre du Travail pour contester la décision de l’inspection du travail de Lille. Élisabeth Borne a retourné la situation en considérant que le motif économique était bien établi et que les licenciements pouvaient être réalisés. Elle a fait connaître sa décision le 5 mai dernier. Les lettres de licenciement ont été envoyées aux intéressés le 25 mai. L’avocat de la CGT, Me Fiodor Rilov, entend maintenant contester à son tour ces licenciements et va saisir le tribunal administratif. Selon la CGT, la direction de Cargill a par ailleurs « annoncé l’abandon du projet de transformation » de la fabrication « qui était à l’origine du PSE ». Le syndicat précise que « la réorientation de la production à base d’amidon de blé ne sera pas finalisée, la direction va maintenir la majeure partie de sa production à base d’amidon de maïs ». Toujours selon le syndicat, « le groupe Cargill a annoncé une réorganisation de ses sites de production dans toute l’Europe, le but étant d’uniformiser toutes les structures organisationnelles, en un même modèle type. Les conséquences pour le site de Cargill Haubourdin ne sont pas encore annoncées officiellement ». Pour la CGT, cela « démontre que les arguments de contestation » qu’elle avait présentés lors du PSE de 2019 étaient « réels et fondés ».