Industrie

Les salariés d’ArcelorMittal en grève pour les salaires et les conditions de travail

par Philippe Allienne
Publié le 9 octobre 2020 à 12:41

Les tensions au sein d’ArcelorMittal se font croissantes depuis plusieurs mois sur les questions de rémunération et de conditions de travail. En cause, selon la CGT : un sous-investissement récurrent et un sous-effectif.

La catégorie OETAM (Ouvriers Techniciens Agents de Maîtrise) a particulièrement souffert de l’amputation de la paie liée aux périodes de chômage partiel (84 % du net perçu sur les journées chômées). La CGT dénonce un abus du recours au chômage partiel sur plusieurs sites, tandis que l’activité est fortement remontée, notamment pour les sites tournés vers le marché de l’automobile. « La captation des fonds publics pour le chômage partiel est effectivement un bon moyen d’abaisser substantiellement la dépense en salaires », explique le syndicat. Depuis le début de la crise sanitaire, la CGT réclame en vain à la direction, lorsque l’activité partielle est clairement justifiée, de mettre le complément pour atteindre 100 % du salaire. Au sein d’un groupe qui ne s’est quasiment pas arrêté durant cette crise, les salariés ont le sentiment de ne pas être récompensés des efforts fournis. De ce fait, dans une démarche globale nationale au sein d’ArcelorMittal, la CGT a adressé par courrier le 25 septembre dernier, à la direction générale France, la double revendication : une prime de 2 000 euros et la couverture à 100 % du salaire en cas d’activité partielle. Ces revendications sont portées également pour les intérimaires et salariés des «  groupements employeurs ». Pour la CGT, « les 10 milliards d’euros, en cumulé, engagés dans des opérations de croissance externe (rachats d’Ilva en Italie et Essar en Inde et investissements promis), l’opération de rachat d’actions à hauteur de 500 millions d’euros lancée fin septembre pour soigner les actionnaires, les aides publiques captées par le groupe, démontrent qu’il y a les moyens d’investir aussi dans le social en France ». Ces revendications ayant été rejetées par la direction, l’organisation syndicale a appelé à la grève dans tous les sites du groupe, depuis ce mercredi 7 octobre. Les mouvements avaient déjà démarré sur le site de Mardyck depuis le 3 octobre. Ils se sont étendus au site de Dunkerque ainsi qu’à Florange, Basse-Indre, Saint-Chély-d’Apcher ou encore dans les centres de service du groupe. Des appels à la grève sont lancés dans un grand nombre d’autres sites.