Près de trois ans après l’annonce d’un PSE pour 183 salariés de l’usine Cargill, à Haubourdin, le feuilleton judiciaire dure toujours. Ce 6 septembre, l’avocat des salariés, Me Fildor Rilov, était à nouveau devant le conseil des prud’hommes de Lille. Il a demandé, une fois encore, que soient transmis les comptes consolidés de l’entreprise. C’est selon l’avocat de la CGT, la seule manière de prouver que le plan de licenciement n’était ni juste ni économiquement justifié. Les salariés licenciés demandent par ailleurs des dommages et intérêts et la reconnaissance de ce qu’ils considèrent comme une injustice. C’est essentiellement cette reconnaissance qu’attendent les salariés qui, de toute façon, ne peuvent espérer une annulation des licenciements. Déclenché fin novembre 2019, le plan social (bien mal nommé Plan de sauvegarde de l’emploi) a été clôturé en août de cette année. Sur un effectif de 325 personnes fin 2019, 56 salariés ont été licenciés en 2021 et 48 sont partis en départ volontaire. En juin dernier, Elisabeth Borne, alors ministre du Travail, avait autorisé le licenciement pour motif économique de syndicalistes, c’est-à-dire de salariés protégés. Mardi 6 septembre, face au tribunal, l’avocat de la direction de Cargill a demandé que l’on retire de la procédure un salarié décédé entre-temps. Une demande inhumaine, ont jugé les Cargill qui étaient sur place.
Cargill Haubourdin
Les salariés ne digèrent pas les licenciements
Publié le 12 septembre 2022 à 11:42