© Pascal Fauqueur
À Prysmian Douvrin

Menace de délocalisation

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 4 février 2022 à 11:45

Prysmian Group, la multinationale italienne, leur avait déjà fait le coup en 2013. Les salariés de l’usine de fabrication de fibres optiques de Douvrin avaient été conviés à « travailler plus » en échange d’investissements. « Ceux-ci devaient assurer la pérennité de l’entreprise », rappelle Pascal Fauqueur, le délégué syndical FO. Aujourd’hui rebelote ! « Sous prétexte de sauvegarde de la compétitivité en raison de la concurrence chinoise notamment, il nous a été suggéré une baisse substantielle de nos revenus jusqu’à 180 euros par mois », commente le syndicaliste. Depuis, les discussions engagées par l’intersyndicale (CFTC, CGC, CGT, FO, SUD) dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires (NAO) sont tendues. Le 18 janvier dernier, une centaine de travailleurs (sur 350) ont débrayé pour manifester leur exaspération. Cette mobilisation a porté ses fruits. Tout comme le courrier de Cathy Apourceau à la ministre chargée de l’industrie. La sénatrice PCF s’y indignait du « chantage à une délocalisation en Roumanie ». « La direction dit nous avoir entendus. Elle n’envisage pas de baisse, mais toujours un gel des salaires sur trois ans ; ce qui, compte tenu de l’inflation, nous pénalisera. Elle compte aussi revenir sur des acquis en matière d’arrêt maladie et de congés payés », s’inquiète Pascal Fauqueur. L’intersyndicale invitait donc le personnel à rester mobilisé en vue de la nouvelle journée de négociations de ce 3 février. Prysmian Group aurait enregistré 960 millions de bénéfices dans le monde en 2020.