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Reprise d’Ascoval/Hayange : la CGT demande une commission de suivi des engagements

Publié le 8 octobre 2021 à 13:28

Pour la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT (FTM-CGT), la reprise du couple Ascoval/Hayange par Saarstahl est évidemment un soulagement pour les salariés. C’est particulièrement le cas sur le site d’Ascoval (Saint-Saulve) amenant le rapport de forces au niveau politique. Mais la vigilance doit demeurer.

Les deux sites, employant respectivement 300 et 430 salariés, sont étroitement liés par une coopération industrielle et commerciale. Ascoval fabrique les barres d’acier, via son aciérie électrique, Hayange les transforme en rails de grande longueur. Les représentants des salariés ont validé le dossier de reprise du groupe allemand Saarsthal, mais avec des exigences face au projet industriel. L’enjeu de fond porte sur le respect des engagements en matière d’investissements et de développement commercial. Un investissement de 30 millions d’euros est notamment promis sur le site d’Hayange, étalé sur cinq ans, pour la réfection du laminoir. C’est aussi une politique sociale ambitieuse qui est attendue, tandis que les salariés des deux sites ont été ballottés depuis plusieurs années, connaissant par la même occasion des renégociations d’accords d’entreprises. Le renforcement des effectifs et des compétences est un facteur clé pour demain, le site d’Ascoval par exemple doit passer de trois à cinq équipes dans sa montée en puissance.

Commission tripartite

La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, dit regretter le manque d’attractivité des métiers de l’industrie, en l’occurrence ceux de la sidérurgie. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que la loi « Travail » de son gouvernement, exploitée de suite par l’UIMM 5union des industries et métiers de la métallurgie), conduit à une compression, voire un recul des salaires et une remise en cause des garanties collectives, notamment chez les plus jeunes. Dans ce contexte de reprise des deux sites, il faut rappeler aussi les importants fonds publics déjà accordés à Liberty, le précédent repreneur, par l’État et les régions Haut-de-France et Grand Est, lesquels ont en partie été effacés dans la transaction avec Saarstahl (50 millions d’euros). Une demande commune des deux intersyndicales est donc tout naturellement la création d’une commission tripartite de suivi des engagements, avec les représentants des salariés et les pouvoirs publics. La FTM-CGT le revendique depuis des années : la sidérurgie étant reconnue comme filière stratégique pour l’industrie, un contrôle public doit pouvoir s’exercer, pour parer à tout désinvestissement industriel et humain.

(D’après un communiqué de la FTM-CGT)