Première audience, jeudi dernier, du tribunal de Commerce de Lille pour examiner la demande d’accès aux documents comptables et contrats déposée par 300 ex-salariés de Camaïeu (auxquels d’autres pourraient d’ailleurs se joindre). Pour rappel, 2100 personnes au total ont perdu leur emploi dans un naufrage où les zones d’ombre ne manquent pas. Cette première contre-attaque des ex-salariés serait susceptible, en cas de fautes ou d’irrégularités avérées, d’être suivie d’une action en justice afin d’obtenir réparation. La lutte des ex-Camaïeu pourrait, du coup, rebondir.« Nous demandons l’accès à toutes les pièces comptables et contrats, permettant une photographie complète, précise et détaillée de ce qu’il s’est passé entre le moment où Camaïeu a été repris à la barre du tribunal, et celui où l’entreprise a été déclarée en faillite », a expliqué Fiodor Rilov, l’avocat des plaignants.
Cette demande de documents vise plusieurs sociétés à commencer par Aciam alias Camaïeu et la Financière immobilière bordelaise (FIB) qui avait racheté l’entreprise il y a deux ans, ainsi que Multi Project Investments et Hermione People and Brands qui constituent la branche distribution de la FIB. Le tribunal, qui a renvoyé l’audience au 15 décembre devrait normalement donner suite à la demande des salariés.Mais, une autre question, plus urgente, se pose : celle de la mutuelle. L’assureur AG2R a, en effet, informé les salariés licenciés que leur couverture prendrait fin au 31 décembre prochain, en infraction, semble-t-il, avec l’article L. 911-8 du code de la Sécurité sociale. AG2R a précisé, depuis, s’être tourné vers le liquidateur judiciaire pour lui indiquer être prêt à assumer la continuité des droits des salariés, y compris à compter du 1er janvier 2023, mais « sous réserve du paiement des cotisations du trimestre en cours et des cotisations permettant la couverture des salariés en situation de portabilité jusqu’au terme de cette garantie ».Après le bradage récent du stock de marchandises raflé par le déstockeur Noz, c’est la marque elle-même qui sera vendue aux enchères le 7 décembre pour une valeur estimée à 2 millions d’euros. À noter que l’on retrouve sur les rangs, la dirigeante du groupe Manufacture Layettes et Tricots implanté dans la Loire : Karine Renouil-Tiberghien, l’une des descendantes du groupe Tiberghien, l’un des anciens « grands » de l’industrie textile nordiste.