Valdunes : Une délégation à Bercy

Publié le 3 mars 2022 à 19:44

Aux prises avec une diminution du carnet de commandes de la SNCF et avec les menaces de son actionnaire chinois, MG Steel, qui envisagerait un plan social, une délégation de l’usine Valdunes de Trith-Saint-Léger a été reçue ce mercredi 2 mars au ministère de l’Économie. Pour les salariés, à Trith-Saint-Léger comme à Leffrinckoucke, les craintes demeurent plus vives que jamais.

Il est urgent que l’État intervienne auprès de l’actionnaire chinois afin que ce dernier reprenne ses investissements à Valdunes. Mais il doit aussi peser sur la SNCF pour qu’elle reprenne ses commandes auprès de fabricants français de roues et d’essieux. C’est en substance ce qu’a dit, à la sortie de l’entretien avec les représentants du ministère de l’Économie, ce 2 mars, le secrétaire régional CGT de la métallurgie Ludovic Bouvier. Pour l’anecdote, la délégation a été reçue dès 11 heures, en avance sur l’agenda, en raison de la situation en Ukraine. Mais précisément, la guerre aura des impacts sur le fonctionnement des usines de Valdunes à cause des prix de l’énergie qui vont encore augmenter en raison de la guerre russo-ukrainienne. Par ailleurs, c’est en Russie que se fournit le métallurgiste pour le bois dont il a besoin pour son packaging. La direction de Valdunes précise en revanche qu’une réorganisation du marché ferroviaire est en cours au niveau mondial. Or, la Russie et l’Ukraine fournissaient jusqu’à présent 20 % des roues. Cela pourrait donc donner de nouvelles opportunités au fabricant français.

La balle est dans le camp de l’État

Quelques jours avant le départ de la délégation syndicale et patronale pour Bercy, les élus de la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut (CAPH) avaient voté, le 21 février, une motion de soutien. Celle-ci retient que « Valdunes est le seul fournisseur français de roues, axes et essieux montés pour le ferroviaire, offrant du matériel de grande qualité. Le savoir-faire de ses salariés, ouvriers, employés, cadres et techniciens n’est plus à démontrer. Il est le symbole de l’image de marque de notre région dans le monde entier. À son image, c’est toute une filiale ferroviaire qui fait le tissu industriel et économique de notre territoire avec un savoir-faire reconnu ». Pour les élus comme pour les syndicalistes, la balle est donc dans le camp de l’État qui s’était engagé pour les sites concernés. Ce dernier, rappellent-ils, est actionnaire à 49 % de la SNCF.