Covid-19

Des ratés chez Yzee Services, à Vendin-le-Vieil

par Philippe Allienne
Publié le 13 novembre 2020 à 12:32

S’adapter à la gestion de la crise du coronavirus et au respect du protocole sanitaire n’est pas chose facile. Exemple au centre d’appel Yzee Services, à Vendin-le-Vieil, où se croisent intérêts économiques et contraintes sanitaires.

Yzee Services, ex-Arvato, est implanté à Vendin-le-Vieil, où se situe son siège, et à Grenay, où a été transféré le site de Lens. L’entreprise emploie près de 1 900 salariés. Elle est à ce titre l’un des plus importants employeurs du bassin lensois. Elle travaille pour des entreprises de télécommunication, des compagnies d’assurance, des banques, des professionnels de santé, etc. « Conseiller de clientèle n’est pas un métier que l’on fait toute sa vie », dit un salarié pour expliquer un turn-over important. Par ailleurs, l’entreprise s’est également rapprochée d’une société au Maroc dont elle est actionnaire. « On recrute de moins en moins chez nous au profit du site marocain où les salaires sont moins élevés » selon une source interne. Des postes devraient même être délocalisés d’ici la fin de l’année, sauf que la pandémie risque de perturber les plans.

Dans le Pas-de-Calais en tout cas, la gestion de cette crise sanitaire ne va pas sans poser de problème. « Elle n’est pas bonne », juge abruptement un collaborateur. Début octobre, treize cas positifs au virus ont été révélés. Selon une source syndicale interne, la direction de l’entreprise n’est pas responsable. La contamination serait due à une pizza-party qui se serait déroulée au sein d’un groupe de salariés. Ces derniers n’auraient pas respecté les mesures sanitaires mises en place par la direction.Ces mesures portent notamment sur une sectorisation des salariés au sein des locaux, un sens de circulation empêchant les gens de se croiser, une ronde du service des ressources humaines, un point hebdomadaire pour déterminer le degré d’efficacité du protocole.Tout le monde n’est pas de cet avis.

D’abord, le télétravail a été contrarié, pour ne pas dire empêché, pour des raisons de matériel. Les téléconseillers ne peuvent travailler de chez eux avec leur ordinateur personnel. En se connectant, ils risqueraient de mettre les données de l’entreprise en péril. Depuis, des PC professionnels ont été commandés. Et le télétravail a pu se mettre en place. La prise de température des membres du personnel, qui n’est pas obligatoire, avait été mise en place avant que la direction y renonce. Finalement, c’est un responsable des ressources humaines qui s’en charge désormais sur les plateaux. Ce serait le sens de la « ronde de service » citée plus haut. Un système jugé plutôt aléatoire. Cela n’empêche pas les craintes du personnel. « Nous avons découvert un certain matin qu’un de nos collègues, travaillant à proximité, avait été atteint du coronavirus. Personne ne nous avait rien dit alors qu’il aurait fallu fermer ce bureau. » Comme si l’on avait voulu étouffer l’information pour n’inquiéter personne et, plus simplement, ne pas perturber la bonne marche du travail.