Parc éolien de Dunkerque

Des débats publics, des avis très contrastés et des oppositions

par Marc DE LANGIE
Publié le 12 février 2021 à 12:38

Débuté le 14 septembre, le débat public s’est terminé le 20 décembre. Aux réunions se sont ajoutés un groupe de discussions ainsi que des émissions de radio et télévision. Associations, particuliers, partis politiques, comités et collectifs : une vingtaine de cahiers d’acteurs ont été déposés. Des « oui » et des « non » : les avis sont partagés avec chacun ses raisons et ses explications.

Nécessité d’un service public

« Ce n’est pas que nous sommes pour ou contre, ce n’est pas le sujet » explique Gérard Miroux, représentant du PCF section Littoral-Dunkerque. Un document a été remis à la CNDP « dans lequel nous avons expliqué qu’il ne s’agit pas ici d’opposer les différents modes de production d’énergies que cela soit éolien, hydraulique ou nucléaire. Au contraire, la question du développement harmonieux et complémentaire entre les énergies est primordiale ». La nécessité d’un service public de l’énergie est essentielle et « non pas de procéder à un démantèlement comme c’est actuellement le cas. Tant que le gouvernement ne mettra pas les moyens humains et financiers pour garantir une filière publique de production d’énergies renouvelables, la France sera dans l’impasse ». Et de conclure que « l’énergie est un secteur stratégique à extraire des griffes du marché, des intérêts privés et des logiques de concurrence ».

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Parmi les autres réactions, certains s’étonnent de la démarche. Vincent Dhelin, secrétaire régional EELV Nord-Pas-de-Calais, regrette que dans ce projet « il n’y a pas eu de concertation avant la décision ». Bien que favorable au développement du parc éolien, le secrétaire dénonce la méthode, le manque d’échanges de vues, notamment avec les pays voisins. « Si chacun met son parc l’un à côté de l’autre, quelles seront les conséquences ? », demande-t-il. Une réflexion doit être conduite sur le lieu pour « examiner un emplacement plus approprié » et s’interroge sur la raison qui a fait que le projet de Berck et du Touquet a été abandonné en 2017.

Entrave à la circulation maritime

Les autorités belges ont également émis leur avis sur le projet. La navigation, l’impact paysager, la sécurité ou encore l’environnement sont autant de sujets qui interpellent les Belges en rapport avec ce projet. Déjà, le 3 décembre dernier, une rencontre en ligne a été organisée au cours de laquelle les représentants d’EDF et RTE ont expliqué le projet. En face, le PDG du port d’Ostende, Dirk Declerck, le maire de La Panne, Bram Degrieck, le ministre de la Défense, Philippe Venet, et pour la coalition 4SEA [1], Sarah Vanden Eede. Pour les autorités du port d’Ostende, l’emplacement du parc est une entrave à la circulation maritime et contraire à leurs intérêts et à leurs droits légitimes relatifs aux routes de navigation en mer. Ils appellent soit à mettre fin au projet soit à l’adapter « afin que les routes de navigation vers et depuis les ports flamands soient sauvegardées de toute entrave ». Quant au maire de La Panne, il s’interroge sur l’emplacement des éoliennes à seulement 10 km de la côte « alors qu’en Belgique, elles sont situées à 30 km ». Il suggère à la France de travailler avec la Belgique « pour créer un parc franco-belge plus important » dans un esprit européen.

La restitution du débat public se tiendra en ligne le 16 février à 18 h 30. Pour y participer : dunkerque-eolien-mer @ debat-cndp.fr Plus d’infos : dunkerque-eolien.debatpublic.fr.

(Photo : © CNDP)

Notes :

[14SEA : coalition de WWF Belgique.