Usagers de La Poste devenus « clients » confrontés aux distributions aléatoires de notre courrier, aux bureaux de poste fermés ou aux horaires inadaptés, nous mesurons au quotidien les conséquences de sa privatisation. Nous n’imaginons pourtant pas combien le service public est bradé aujourd’hui, comment la « désorganisation organisée » a dégradé les conditions de travail et salariales des agents de La Poste aujourd’hui. Signe révélateur « il n’y a pas un jour sans luttes à La Poste » souligne le Fapt CGT. Comme ce débrayage spontané au centre de distribution d’Hellemmes, où le secrétaire du CHSCT a fait valoir le droit de retrait. Des actions d’autant plus marquantes que la précarisation des emplois et l’éclate- ment des tâches individualisent et rendent plus difficile l’action collective. Les postiers de la Fapt CGT et de SUD témoignaient mardi dernier à Lille, place de la République, de ce malaise et de leur révolte à l’occasion d’un rassemblement dans le cadre d’une journée nationale d’action.
Dire stop à la « précarité permanente »
« Le gros problème d’actualité, l’urgence c’est les salaires, soulignait ce représentant de la Fapt CGT du Nord. Le salaire de début est à peine au-dessus du Smic pour beaucoup. » Alors que les salariés de La Poste étaient en première ligne pendant la crise sanitaire, « il n’y aura pas de prime d’intéressement alors que La Poste affiche 2 milliards d’euros de bénéfices ». Ce rassemblement, suivi d’une manifestation jusqu’à la direction départementale, avait aussi pour objectif d’exiger l’arrêt des pressions et sanctions, des atteintes aux libertés syndicales. En particulier la menace de licenciement qui pèse sur Vincent Rogeaux, délégué CGT et secrétaire du CHSCT au centre de distribution d’Hellemmes-Lezennes. À cette occasion, les communistes du Nord et leurs élus ont apporté leur soutien aux « facteurs et agents de La Poste en lutte pour leurs revendications et pour l’abandon des menaces de sanction qui pèsent » sur le syndicaliste. La section d’Hellemmes-Lezennes du PCF a diffusé un tract en ce sens sur la tournée de ce dernier, dans lequel les communistes réaffirment leur « attachement à un véritable service public postal avec des agents disposant d’une statut et de conditions de travail dignes du XXI [1] siècle ».