© Marc Dubois
Sages-femmes

Elles nous font naître, il faut les reconnaître !

par Lydie LYMER
Publié le 8 octobre 2021 à 12:38

Pour la septième fois depuis le début de l’année, les sages-femmes sont descendues dans la rue. Elles étaient des milliers ce 7 octobre. Un mouvement de grève très suivi fin septembre avait contraint de nombreuses maternités à fermer temporairement ou à transférer les femmes entrant en salle de travail. En 20 ans, la moitié des maternités ont été fermées. Le ratio est d’une maternité pour 30 000 femmes en âge de procréer. Certains départements ruraux ne disposent que d’une maternité, et de plus en plus de bébés naissent sur les routes. Mais les compétences des sages-femmes ne se limitent pas aux accouchements. Elles exercent en centre de Protection maternelle et infantile ou en cabinet libéral. Depuis 2009, elles peuvent assurer le suivi des femmes tout au long de leur vie : prescription de contraception, suivi des grossesses, rééducation périnéale des jeunes mamans, frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus. Depuis 2016, elles réalisent des IVG, la vaccination des nourrissons et de leur entourage. Elles ont un rôle primordial dans l’accès aux soins. Leurs pratiques multiples permettent de désengorger les salles d’attente des gynécologues, au nombre d’à peine 5 500 en activité. En France, on compte un gynécologue pour 5 000 femmes de moins de 60 ans. Alors qu’elles suivent le même cursus que les candidats en médecine, qu’elles étudient cinq ans et assument des actes médicaux, elles ont le statut de profession paramédicale. En début de carrière, elles gagnent à l’hôpital moins de 1 800 euros en travaillant les nuits et les week-ends. La crise sanitaire n’a pas interrompu les grossesses et les sages-femmes ont fait face. Grandes oubliées du Ségur, elles ont obtenu l’aumône d’une revalorisation salariale de 183 euros brut. Il est grand temps de reconnaître la qualification de ces soignants entre les mains desquels les femmes confient leur santé et celle de leurs enfants.