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La centrale nucléaire de Gravelines toujours en grève

Les organisations syndicales, en présence...

par Nadia DAKI
Publié le 21 octobre 2022 à 17:09

Les organisations syndicales, en présence de 250 salariés, ont voté ce mercredi 19 octobre, la poursuite de la grève sur le site de la centrale nucléaire de Gravelines. Ils réclament une augmentation de salaire de 5 %.

Un mouvement de grève touche les centrales nucléaires françaises depuis le mois de septembre. « Tricastin a ouvert le bal mais a été très vite rejoint par les autres sites. Il s’agit d’une mobilisation nationale pour une revalorisation de nos salaires », précise Franck Redondo, élu FO et secrétaire CSE à la centrale nucléaire de Gravelines. À ce jour, sur toute la France, 12 sites nucléaires sont en grève, sur un total de 18. « 17 tranches sont à l’arrêt, indique Nicolas Dessertenne, secrétaire du syndicat CGT à la centrale nucléaire de Gravelines. À Gravelines, la tranche 1 qui normalement produit 900 kwh n’en produit plus que 300 depuis une semaine. La tranche 3 est bloquée et la tranche 4 qui devait être en maintenance en produit 900 kwh.  » La maintenance et la remise en activité de la tranche 4 sont donc reportées dans le temps.

Mise en place de barrages filtrants

Les syndicats, CGT, FO et CGT-CFE, réclament une augmentation de 5%. « Sur les dix dernières années, le salaire national de base n’a augmenté que de 0,2 ou 0,3% dans notre branche. On a perdu 15 % de pouvoir d’achat, poursuit Nicolas Dessertenne. On est raisonnable, on ne demande que 5 % d’augmentation. » Dès ce jeudi 5h du matin, les 2000 salariés ne pourront entrer dans le site que par un accès unique. «  On procède à un filtrage. Les deux autres accès seront fermés par les grévistes et les salariés ne pourront pénétrer que toutes les quatre à cinq minutes », explique le secrétaire de la CGT.

5 % en plus pour tous

Les organisations syndicales espèrent ainsi se faire entendre et peser lors des négociations. Une plénière est prévue fin de semaine avec la direction. Mais d’ores et déjà, les prestataires de la centrale ont rejoint le mouvement. «  Ils réclament également une augmentation des salaires. À travers cette convergence des luttes, nous revendiquons la revalorisation pour tout le monde. Le mouvement risque d’essaimer davantage », prévient Nicolas Dessertenne.

Risque de délestage en janvier

Les organisations syndicales le savent, la direction souhaite trouver un accord rapidement. «  Ils ne veulent pas que cela dure trois semaines comme chez TotalEnergies, avance Franck Redodon. Pour l’instant, il n’y a pas de conséquence pour les particuliers. En revanche, on fait perdre de l’argent à EDF qui doit racheter du courant à prix fort pour compenser cette baisse de production. » Mais si le mouvement vient à perdurer, des conséquences pourraient se faire ressentir. « Plus on reste en grève, plus le risque de coupure de courant augmente, surtout pour les grosses entreprises qui consomment beaucoup d’énergie. Il va certainement y avoir un délestage début janvier  », met en garde l’élu FO au CSE. Les centrales nucléaires sont tenues à une production minimale. En deçà, le réseau RTE leur envoie un message. « Pour l’instant, on n’en a pas reçu. Mais le blocage de maintenance sur la tranche 3 et le maintien en activité de la tranche 4 risquent d’avoir des répercussions plus tard, si la grève persiste », insiste Franck Redodon.