Une nouvelle page s’ouvre pour l’Union des syndicats de retraités CGT du Nord qui a tenu son 12e congrès les 17 et 18 novembre à Hellemmes. Un « secrétariat partagé » et élargi prend le relais au terme du long et précieux mandat assumé par Jacques Lefèvre. Nicole Bernabé (fédération Santé) et Jean-François Carlier (fédération Mines-Energie) animeront une équipe de 38 militants, renouvelée de près de moitié, « 12 femmes et 26 hommes, élus avec la volonté de féminiser et de représenter tous les secteurs de présence et d’activité des syndicats ».
Préserver l’intérêt collectif
« Nos débats ont réaffirmé l’importance de nos luttes pour la revalorisation des salaires et, par conséquent, des cotisations qui financent la Sécurité sociale, dont les retraites, dangereusement menacées aujourd’hui » souligne Nicole Bernabé. « Les dépenses publiques servent trop à compenser les exonérations de cotisations sociales voire à suppléer le patronat via la prime d’activité, les chèques inflations, etc. Le capital n’a jamais admis que la Sécu échappe à la logique du profit qui s’oppose à celle de l’intérêt général et nourrit les politiques qui laminent nos services publics ». Au contraire, « nous réaffirmons la nécessité de répondre aux besoins, d’assurer le financement des Services publics, de les sortir du secteur marchand pour préserver l’intérêt collectif ». L’USR CGT du Nord veut s’inscrire dans « les batailles coordonnées et impulsées nationalement pour construire le rapport de force nécessaire ». Sans pour autant oublier « les batailles locales … en fonction des spécificités de nos territoires : une région peuplée, son histoire ouvrière, ses indicateurs sociaux (pauvreté, maladie etc.) ».
Militer autrement
Les retraités CGT soulignent ainsi la situation des femmes du Nord. « Les violences sexistes et sexuelles ne s’arrêtent pas avec l’âge », relève Nicole Bernabé. « En 2020, 23% des féminicides concernent des femmes de plus de 70 ans ». Un « sujet tabou » à propos duquel ils revendiquent « l’adaptation des structures d’accueil pour des personnes âgées et une formation spécifique pour les salariés de ces structures ». Mais ils veulent aussi « travailler à la représentation des femmes » au sein de leur organisation. En vue du prochain congrès de l’Union confédérale des retraités (UCR CGT) prévu en 2023, ils s’interrogent sur leur activité spécifique : « les retraités doivent-ils militer comme les actifs ? Avoir la même structuration ? Quid des retraités salariés (pour des raisons alimentaires et non pas par choix individuel) ? ». Questions jugées « essentielles pour l’avenir de la CGT retraité.e.s. Après une vie de boulot et d’engagement les responsabilités doivent être partagées pour tout simplement nous permettre de vivre en privilégiant nos choix individuels, de donner envie de militer autrement aux retraités ».