Collectivités et entreprises sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers le bois pour la construction ou rénovation de leurs bâtiments. Tour d’horizon des plus belles réalisations en chantier dans la région.
Architecture durable, rapidité d’exécution, modularité... les arguments utilisés par les acteurs de la filière bois pour montrer aux maîtres d’ouvrage qu’ils peuvent construire autrement sont légion. Depuis une quinzaine d’années, ces arguments portent réellement leurs fruits. L’association Adivbois, créée en 2014, a permis d’avancer sur la réglementation et la technique. Le projet de village d’athlètes pour les JO 2024, donne indéniablement un coup de projecteur et donc d’accélérateur à l’éco-construction. La région Hauts-de-France n’est pas en reste non plus. Dans le tertiaire, le secteur public connaît une hausse de 53 %, nettement supérieure à la moyenne française. C’est la même chose dans le secteur industriel et artisanal, où les constructions bois augmentent de 20 % (contre 2 % sur le reste du territoire, ndlr).
La première cantine à énergie passive construite à Loos
Aussi, face à une telle expansion, les Hauts-de-France peuvent se gargariser de compter de très belles réalisations dans leurs rangs. Impossible de toutes les citer, mais arrêtons-nous sur les plus spectaculaires. On peut citer le palais Rameau à Lille qui fait l’objet d’une réhabilitation complète. La structure des aménagements intérieurs est 100 % réalisée à partir d’essences de bois local. Elle est en prime entière modulable et démontable. Tous les matériaux utilisés ont pour vocation d’être réutilisés ou réemployés. Autre exemple assez emblématique : le projet Hope à Villeneuve d’Ascq. Situé dans un parc de plus de 10 hectares, ce chantier a pour but de requalifier le quartier pour en faire une entrée de ville plus attractive. Sur une surface de plus de 17 000 mètres carrés, 10 000 sont construits avec une ossature bois et à partir de matériaux biosourcés. Des terrasses végétalisées et un îlot paysager favoriseront le côté chaleureux et détente de ce lieu. D’autres chantiers aux proportions plus réduites essaiment de part et d’autre. On peut citer la création de la résidence les Cèdres de Paul Claudel, à Amiens. Il s’agit d’un ensemble de treize logements entièrement construits en ossature bois. La réalisation complète s’est faite en peuplier, essence de prédilection de la région. Une réhabilitation mérite également qu’on s’y attarde, celle du restaurant scolaire à Loos. Ses façades ont été orientées côté sud et sud-est pour capter au maximum l’énergie solaire. Une partie de sa toiture est végétalisée, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur son toit et tout son bardage a été réalisé en mélèze. Il s’agit de la première cantine a énergie « passive » du monde, rien que ça. Impossible après autant d’exemples de ne pas reconnaître le savoir-faire made in Hauts-de-France dans l’éco-construction.
L’engagement pour le développement de l’éco-construction
Audrey Linkenheld, 1re adjointe à la mairie de Lille
« Lille est engagée, elle a signé le pacte Lille bas carbone, avec les bailleurs, promoteurs, aménageurs, on peut dire que nous avons été un peu précurseurs sur le sujet. Aujourd’hui, la collectivité a une double responsabilité : entraîner le territoire et être exemplaire. Dans le pacte bois et biosourcées, la Ville de Lille s’engage à construire (et réhabiliter) son parc immobilier à hauteur de 20 % des surfaces planchers. »
Patrick Geenens, Vice-président de Lille Métropole
« Je vais citer trois exemples qui illustrent notre action à la MEL. Le premier : Biotope 2, la construction à Ronchin. » Il s’agit d’un nouveau bâtiment abritant une partie des services de la MEL présenté comme une construction exemplaire en matière de performance énergétique et de construction bas carbone. Deuxième exemple : « La rénovation de Blanche Marais à Roubaix ou encore, troisième exemple, la réhabilitation énergétique du crématorium d’Herbes avec de la paille et du bois. » Concernant le pacte, la collectivité s’engage à hauteur de 10 % de sa surface plancher.
Christophe Michaut, Linkcity
« On a une neutralité carbone à atteindre d’ici 2030. On doit donc s’interroger. Qu’est-ce qui nous manque en termes de techniques pour y arriver ? Pourquoi cela fait quarante ans qu’on ne fait plus que du béton ? Qu’est-ce qu’on a perdu ? En 2020, Linkcity a réalisé 19 projets bois dont un casino à Nation (Paris). En 2022, on est passé à 43 projets dont une tour de 15 étages, au Quai 22 pour Dalkia, en plein cœur de la métropole lilloise. »
Olivier Foss, Président de Fibois Hauts-de-France
« Ce pacte est un engagement fort. Le but : décarboner les constructions neuves. Cette dynamique a démarré en 2021 dans les Hauts-de-France, on a réussi à créer un développement économique des filières bois et biosourcées et ainsi donner confiance aux acteurs économiques. Aujourd’hui, Faiblis et le CD2E vous accompagnent dans vos projets qui seront idéalement tournés vers des filières locales. »
