Aujourd’hui, la forêt des Hauts-de-France est l’une des moins développées des Hauts-de-France. Avec seulement 16 % de surface boisée, elle ne représente que 3 % de la surface française. Le Centre national de la propriété forestière explique que « cette situation tient aux conditions de milieu spécifiques (sols généralement riches) et à son histoire (défrichement pour l’agriculture et deux guerres) ». Si l’ensemble des cinq départements est peu boisé, les raisons ne sont pas les mêmes. Dans le Nord-Pas-de-Calais, c’est la densité de population et les infrastructures associées qui ont limité la place de la forêt. À l’époque romaine, au moins la moitié du territoire était couverte d’immenses forêts. On estime à 600 000 hectares la surface boisée de la région. Elle a depuis été réduite à 481 000 hectares. La raison : d’importants défrichements au profit des surfaces agricoles et urbanisées ont eu lieu entre le 11e et le 20e siècle. Ceux-ci ont réduit la surface boisée à un niveau très faible. De plus, dans notre région, le développement d’une culture comme celle de la betterave a accentué les défrichements alors que le reste de la France métropolitaine se reboisait.
La forêt revient dans les Hauts-de-France
Depuis plusieurs décennies, la tendance s’inverse. La surface forestière régionale a fortement progressé, depuis le début du 20e siècle. Ce qui s’explique par l’abandon de certains espaces par l’agriculture : coteaux, secteurs pentus et même la vigne ne sont plus autant prisés par les agriculteurs que précédemment. Ainsi, on note une augmentation de la surface forestière de 8 % en 15 ans en Picardie et de 16 % dans le Nord-Pas-de-Calais sur la même période. Cela s’accompagne d’une volonté forte de replanter des arbres en milieu urbain. Les forêts urbaines se multiplient comme des petits pains dans la métropole lilloise. Lille est d’ailleurs la seule ville française à compter une forêt perchée à 7 mètres de haut juste à côté de la gare Lille-Europe. Cette toute petite forêt de 2 500 mètres carrés est née en 1995 de l’imagination du paysagiste Gilles Clément. Il a raconté son histoire chez nos confrères de Mediacités, en décembre dernier. Dans cette forêt, on trouve des espèces d’oiseaux normalement introuvables en ville. Des fauvettes des jardins, des fauvettes à tête noire, des pouillots fitis... Ce retour d’espèces sauvages en ville permet d’ouvrir une nouvelle page dans la grande histoire de la forêt des Hauts-de-France.