Le bois, une solution pour ré-apprendre à construire

Le bâtiment est un des secteurs les plus énergivores en France. Il représente plus de 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire. Une fatalité ? Non, un autre modèle est possible. Laissé de côté depuis l’après-guerre avec la bétonisation à foison, le bois s’impose comme le matériau écoresponsable et durable. Cette omniprésence du béton dans la construction s’explique en partie par la présence des plus grands leaders du BTP dans l’hexagone. On compte Vinci, Bouygues, Eiffage... dans nos rangs. Depuis les années 2000, le bois fait son grand retour. « On a commencé à décarboner la construction à cette époque et il y a eu un coup d’accélérateur en 2015 », explique-t-on du côté de Fibois, association interprofessionnelle représentant la filière bois. Clément Messias, de Fibois Hauts-de-France, évoque : « Une part de marché de 4,3 % pour les constructions bois dans les Hauts-de-France, soit environ 890 logements (collectifs, et habitations individuelles, ndlr). » Il note toutefois que « le secteur est un peu moins développé dans les Hauts-de-France que dans le reste du territoire ».

62% de nouvelles constructions

62% de nouvelles constructions Selon l’Observabois Hauts-de-France, la part de construction en bois a globalement baissé entre 2018 et 2020. C’est particulièrement vrai dans les constructions d’immeubles et de lotissements, en passant de 600 à 530 constructions pour les logements collectifs et de 200 à 70 pour les autres. Il y a donc urgence à ce que cela change. Lors du forum de la construction bois qui s’est déroulé du 12 au 14 avril à Lille, Éric Vidalenc, directeur de l’Ademe Hauts-de-France, annonce une augmentation d’utilisation de matériaux différents de 50 % d’ici 2050. Autrement dit, il n’y a pas le choix. Et forcément cela explique l’intérêt retrouvé des acteurs de la construction pour le bois. Il a d’ailleurs le vent en poupe chez les particuliers. En trois ans, elle est passée de 240 à 280 constructions. Les prévisions 2021 annoncent plus de 62 % de nouvelles constructions. Bien plus que dans le reste de la France qui annonce une hausse de 35 %. Les Hauts-de-France jusque-là à la traîne en matière d’éco-constructions sont donc en train de rattraper leur retard. Et ce, malgré une forêt moins présente que dans le reste du territoire. La région compte en effet 481 000 hectares de forêts, soit environ 16 % de son territoire contre 30 % sur le reste de la France. La typologie de sa forêt est également différente. Elle ne compte presque pas de conifères et donc pas d’épicéa, l’essence de prédilection dans l’éco-construction. Notre forêt se compose à 96 % de feuillus. Du bois moins rapide à transformer mais bien plus durable. Les entreprises ne s’y trompent pas. La société immobilière Aventim se félicite de construire grâce au bois de la forêt de Chantilly. Et ce n’est pas près de s’arrêter, un pacte pour développer les constructions bois et biosourcées a été signé mercredi 12 avril par 28 structures. Le premier français ! De quoi prouver l’intérêt, s’il fallait, de la région pour le bois.

Équipements collectifs

Écoles

La forêt, une ressource renouvelable

L’éco-construction

L’éco-construction consiste à construire un logement avec des matières premières locales permettant de respecter au mieux l’environnement dans lequel le bâtiment est situé. Parmi les matières de prédilection, on trouve : pierre, chanvre, bois, plumes d’oie, liège, paille, laine de coton, ouate de cellulose... Les méthodes de construction d’éco-construction les plus en vogue sont les briques monomur ou encore les maisons en ossature bois. Voir page 12