Au bout des dunes

Le terminal méthanier, désormais incontournable fournisseur énergétique

Énergie

par Franck Jakubek
Publié le 27 décembre 2019 à 12:58

Construit sur le site du Clipon, le terminal méthanier de Dunkerque est désormais sous le contrôle du groupe belge Fluxys qui détient 61 % du capital, EDF ayant souhaité céder ses parts. Pour compenser les dégâts liés à la disparition du site naturel, 4,5 millions d’euros ont été consacrés par les investisseurs, notamment pour la Maison de la Nature et une piscine biologique à Loon-Plage. Le terminal s’étend sur 56 hectares. Il est en service depuis juin 2016 et il a accueilli son premier navire le mois suivant. Il compte trois réservoirs de 222 mètres de diamètre pouvant stocker 200 000 m2. Acheminé sous forme liquide, le gaz prend 600 fois moins de place. Le gaz une fois stocké peut soit être ré-embarqué sur un navire (il faut dans ce cas maintenir une température de -126°C), soit acheminé vers le réseau à la demande des clients. La gazéification s’effectue par un circuit d’eau pour ramener le gaz à une température de +3°C. Une partie de l’eau de refroidissement - environ 5 % - issue de la centrale nucléaire de Gravelines, proche de 5 km à peine à vol d’oiseau, est utilisée. Une fois utilisée pour le réchauffement du gaz, l’écart de température n’est plus que de 10°C. L’utilisation de l’eau de la centrale représente une économie substantielle en diminuant la consommation énergétique de 400 000 tonnes de CO2, l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Dunkerque, selon les responsable du terminal.

20% de la consommation en France et en Belgique

Le gaz peut être orienté par les canalisations sortant du terminal vers les réseaux français (pour les clients EDF ou Total) ou belges (Fluxys). Le gaz circulant en France devant être odorisé pour des raisons de sécurité, ce qui n’est pas le cas en Belgique, une dérogation a été accordée sur le site. 17 bateaux ont utilisé le terminal en 2018. Le gaz naturel liquide (GNL) provenant du Qatar, de Norvège, de Russie, du Nigeria et des États-Unis - du golfe du Mexique vraisemblablement - ou du Pérou, la question demeure sur l’origine d’extraction des gaz transitant sur le terminal, y compris éventuellement des gaz de schiste. Le terminal est en capacité de traiter 20 % de la consommation en France et en Belgique. Il a effectué depuis sa mise en service 157 déchargements et 19 rechargements. Un ravitaillement par camion-citerne sera mis en service au 1er janvier. Et un nouvel appontement permettant l’accostage de navires de plus petite taille est en prévision. Le but étant d’assurer l’approvisionnement des ferries des compagnies transmanche, qui passeraient du fuel lourd au gaz. Une adaptation en cours pour laquelle, afin de ne pas perturber les rotations de navire, de petits navires ravitailleurs assureraient le ravitaillement en mer.