Virginie Menvielle

Signature du pacte construction bois et biosourcés entre notre région et deux ministères

par Virginie Menvielle
Publié le 21 avril 2023 à 17:09

Deux ministres sinon rien. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, et Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, ont assisté à la signature du pacte construction bois et biosourcés, signé au Grand Palais à Lille, le 12 avril dernier. Une longue liste de matériaux organiques peut prétendre au label « biosourcés », on y trouve : le lin, le chanvre, la paille, la fibre de bois, le liège, la laine de coton, la ouate de cellulose. Or, si les Hauts-de-France manquent de bois par rapport à d’autres régions, elles ont pléthore de lin, chanvre et paille. La région est même la deuxième productrice de lin de France, après la Normandie. Pas étonnant donc que les Hauts-de-France soient le premier territoire à signer ce pacte comprenant un volet bois mais aussi biosourcés.

Des constructions bois même dans les quartiers populaires

Derrière cette signature, il y a une volonté clairement affichée. Le pacte doit « démontrer que les filières forêts-bois et biosourcés, ainsi que leurs produits sont des solutions efficaces pour répondre aux défis environnementaux, économiques et sociétaux d’aujourd’hui », explique- t-on en préambule de la signature. 28 structures dont 21 bailleurs sociaux se sont engagées à construire autrement. Entre 10 et 40 % des surfaces planchers (en constructions neuves et/ou réhabilitations) devront être réalisés en bois. Les signataires doivent également s’engager sur la traçabilité et la qualité des matériaux utilisés. Les bois devront être certifiés PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières), FSC (Forest stewardship council), et 30 % de bois français ou situé dans un rayon de 150 kilomètres devront être utilisés. Fibois et le CD2E (pôle d’excellence régionale de l’éco-transition), qui portent ce pacte, seront là pour accompagner les signataires dans la démarche en leur fournissant un accompagnement individualisé. C’était d’ailleurs une des demandes de Jean-Louis Cottigny, président de l’URH (Union régionale pour l’habitat), représentant les bailleurs sociaux. « Il va maintenant falloir lever les freins juridiques, administratifs, techniques et financiers », a-t-il déclaré lors de la signature du pacte. En clair, les bailleurs s’engagent, mais il va maintenant falloir les aider pour transformer l’essai. Olivier Klein, le ministre délégué au Logement, a semblé aller dans ce sens en déclarant qu’« il y avait la volonté de faire vivre cette filière bois et que les équipements bois doivent aussi être présents dans les quartiers populaires ». Pas question donc de ne laisser le champ de l’éco-construction qu’à ceux qui ont les moyens du vivre durable. Nouveau rendez-vous dans cinq ans pour savoir si les engagements ont réellement été suivis d’effets.

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