Depuis le 1 er janvier 2023, 8 436 185 hectares de forêts ont été détruits dans le monde. En cause : les catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes. On a tous en tête les incendies qui ont ravagé le sud-ouest de la France l’été dernier, mais aussi la Californie. Mais aussi les feux de brousses qui ont détruit 186 000 kilomètres carrés de terres. Trois milliards d’animaux ont été tués ou forcés de se déplacer suite à ces mégafeux. Catastrophe écologique majeure, ces incendies dus au réchauffement climatique ne sont pas les seules raisons de cette déforestation majeure. L’hyperconsommation est également largement responsable. Il n’y a qu’à prendre le cas de l’Amazonie où la forêt se réduit comme peau de chagrin pour pouvoir faire pousser des palmiers à profusion.
Les effets d’annonce
C’est aussi le cas dans d’autres régions du monde, en Asie notamment, où on plante des tonnes de soja. Depuis les années 90, on estime avoir perdu 420 millions d’hectares de forêts. Tout n’est pas noir pour autant. Les pouvoirs publics semblent prendre conscience de l’importance de nos forêts. Sans elles et l’oxygène qu’elles apportent nous ne pouvons tout simplement pas respirer. Aussi, les politiques sont de plus en plus nombreux à afficher la volonté de faire revivre nos forêts. Emmanuel Macron et sa Première ministre Élisabeth Borne ont annoncé la plantation d’un milliard d’arbres d’ici 2030. Cette annonce ne serait pourtant pas la solution miracle tant attendue, si on en croit le botaniste émérite Francis Hallé. Ce dernier s’est exprimé chez nos confrères de Reporterre. « On prend trop souvent les plantations d’arbres pour de véritables forêts. » Il poursuit dans une tribune publiée dans Le Monde : « Les plantations sont des systèmes artificiels qui nécessitent des investissements lourds, un suivi sur le long terme et des travaux forestiers. Ce sont des champs d’arbres rectilignes, tracés au cordeau où la biodiversité est très limitée. »
Planter l’équivalent d’un dixième de nos fôrets
Les jeunes pousses sont également particulièrement sensibles aux parasites et pathogènes et bien plus sensibles en cas de tempête que les forêts diversifiées. Aussi, les scientifiques restent circonspects face à cette proposition et craignent qu’elles ne servent surtout qu’aux acteurs de la filière bois. Un milliard d’arbres, c’est un dixième de nos forêts actuelles, et ça représente un paquet de graines, de plants, et donc de travail pour les pépiniéristes et les coopératives forestières industrielles. Alors cette annonce : fausse ou bonne solution ? L’avenir nous le dira.