La mise à l'eau du flobard, tout un art. © Flobarts des 2 Caps
À Wissant, ce week-end.

Le flobart en fête

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 26 août 2022 à 17:58

La 33e Fête du flobart se déroulera ce week-end. Ambiance festive assurée au cœur de cette station balnéaire située entre les deux caps.

Connue sous le nom de Fête du poisson, cette manifestation était portée à l’origine en 1989 par des marins pêcheurs de Wissant encore en activité. Le jour où ils ont invité des stripteaseuses, ça n’a pas plu au public. C’était carrément décalé. La municipalité puis la Fédération régionale pour la culture et le patrimoine maritimes leur ont succédé », précise Vincent Delliaux, président de l’association Flobarts des 2 Caps qui en assure l’organisation depuis 2017.

Ambiance musicale

Depuis, le succès de la manifestation ne s’est jamais démenti. L’an dernier, « entre 4 et 5 000 personnes nous ont rendu visite. 1 500 repas avaient été réservés », poursuit-il. Les raisons de cet engouement populaire ? « C’est l’évènement qui clôture la saison estivale à la Côte d’Opale et les gens sont amoureux du flobart, le bateau emblématique du Boulonnais. » Ici, les sons marins ont toujours la côte ! Wilhemina Fanfare, les Chiens d’mer, Les Soleils boulonnais, Cht’Irlandais, Belles Etoiles et les Vareuses Porteloises sont ainsi au programme de cette édition. La messe des marins (samedi à 18h) et la « bénédiction de la mer » qui suivra, comptent parmi les temps forts du week-end. « C’est une cérémonie touchante », assure Vincent Delliaux qui affirme qu’ « être marin, c’est être croyant, l’un ne va pas sans l’autre. Les anciens refusaient d’embarquer s’il n’y avait pas une statue de la vierge sur la passerelle. En quittant le port de Boulogne-sur-Mer, les marins se décoiffaient et disaient un pater. Cet attachement se remarque aussi aux noms des bateaux ». Un souci de protection divine, qui n’a cependant guère empêché de multiples drames en mer... Si dans les mines de charbon du Nord-Pas-de-Calais, d’aucuns n’ont eu de cesse de louer leur métier, d’autres manifestaient un rejet au point de ne pas le conseiller à leurs enfants. « C’était la même chose chez nous. Je suis issu d’une famille de pêcheurs. Quand j’ai annoncé à mon père que je voulais faire l’école des mousses, j’ai failli me prendre une baffe. Il me disait que c’était un métier de misère, dangereux et mal rémunéré. Enfant, je ne l’ai pas vu souvent. Je n’ai pas suivi son avis et me suis retrouvé à partir en mer sur des chalutiers jusqu’à 45 jours d’affilée. Ce n’était pas la misère, c’était pire !  » commente Vincent Delliaux. Il exercera cette profession durant huit ans.

Dimension ludique

Le défilé d’une dizaine de flobarts décorés (dimanche à 17h), leur mise à l’eau à l’aide de tracteurs et une nouvelle bénédiction maritime font partie des autres attractions phares. Exigence écologique oblige, un ramassage de déchets sur la plage (dimanche à 9h 30 à la « descente à bateaux ») sera l’une des nouveautés d’une édition qui offrira aux Jeunes Marins du Boulonnais et à l’Armada modélisme portelois de faire évoluer des maquettes de navires sur le plan d’eau de l’Hôtel de la plage. De quoi susciter l’intérêt des plus jeunes !