© Collection privée Mickaël Roussel
Illustre violoniste

L’hommage à Edmond Lorek

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 9 juillet 2021 à 12:58

Edmond Lorek (1919-2019) fut son professeur de violon. Musicien lui-même, Michaël Roussel lui a consacré une biographie écrite d’une jolie plume et abondamment illustrée.

Né dans la Ruhr ( Allemagne ) de parents d’origine polonaise, Edmond Lorek grandit à l’ombre des terrils de Marles où son père s’est installé, en décembre 1922, pour exercer le métier de mineur. Dès les années 1930, attiré « par le son mélodieux du violon  », il se produit dans les cafés lors des apéritifs-concerts du dimanche. Il y glane le surnom de « Canari  » en référence à la polka de Ferdinand Poliakin, qu’il interprète merveilleusement. Avec l’orchestre Rythme Star, il anime notamment les bals de la salle Pawlik à Marles. Des prix décrochés à Bruxelles (1937) puis Paris (1939), récompensent alors son talent.

Une carrière internationale

L’homme échappe au funeste destin de mineur de charbon pour épouser une brillante carrière de musicien à partir de 1949. Pendant plus de vingt ans, avec les orchestres Théo-Ridel, Jacques- Gusti ou Christian-Jodino, Edmond Lorek multiplie les prestations de Casablanca (Maroc) à Juan-les-Pins, de Gstaad (Suisse) à Tours où il s’est installé. Il sillonne la péninsule ibérique avec l’orchestre de Mario Cavallero. Le fils de mineur croise des célébrités de la chanson (Henri Salvador, Édith Piaf qu’il accompagne à l’Olympia), de la musique (Arthur Rubinstein, Yehudi Menuhin) ou du cinéma tel Andrex qui le consacre « roi de l’archet ». « Adepte de la grande musique, Edmond s’essaye à tous les styles, aussi bien le jazz et la variété que le répertoire tsigane », indique Mickaël Roussel.

Retour dans le Bassin minier

Les années 1970 consacrent son retour dans le Bassin minier, à Auchel. Edmond Lorek accorde alors son attention à la scène locale, et joue notamment au Gaïty, le célèbre dancing de Stéphane Kubiak. Il se montre surtout soucieux de transmettre sa passion au point de « transformer une pièce de son domicile en salle de cours », précise Mickaël Roussel qui, âgé d’une douzaine d’années, fera la connaissance de celui qui deviendra son mentor. « Il me fit spontanément sensation. Ce qui m’impressionna chez lui, ce fut tous ses diplômes musicaux mis sous cadre et accrochés au mur  », témoigne-t-il. Plus tard s’imposera l’idée d’un récit biographique. Cet ouvrage paru en juin est le fruit de multiples échanges avec le principal intéressé, mais aussi de nombreuses recherches documentaires.

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Notes :

[1La Romance pour canari, de Mickaël Roussel, éditions Maïa, 24 €. À commander sur le site de l’éditeur : editions-maia.com. Renseignements au 09 62 06 37 70 ou au 06 58 16 75 43.